Menace sur les produits alimentaires
A l’heure où le pouvoir d’achat est l’une de leur préoccupation majeure, une vague inflationniste est à craindre. Alors que les prix des produits alimentaires sont à la baisse depuis trois ans après avoir fortement augmenté à la suite de l’instauration de l’euro, le mouvement pourrait à nouveau s’inverser. Depuis un an, la poudre de lait a progressé de 75 %, le blé de plus de 60 %, le cacao de 25 % depuis janvier, le beurre de 50 % depuis octobre 2006 (Le Monde du 7 juin), le maïs de plus de 35 % Et bientôt…
Depuis plusieurs semaines, d’âpres négociations sont engagées entre fabricants et distributeurs.
“Les fournisseurs nous ont envoyé des hausses de tarifs parfois dans des proportions importantes”, reconnaît Jean-Denis Deweine, directeur chez Auchan.
Pour les 10 000 PME de l’agroalimentaire, ce contexte global fait qu’il est plus facile de négocier face aux cinq centrales d’achat.
Le groupe Soufflet, premier collecteur de grain français et premier malteur mondial, a déjà répercuté des hausses auprès de ses clients brasseurs, “mais eux auront plus de mal auprès de la grande distribution”, estime Denis Petit, le responsable matières premières.
L’ANIA veut prévenir les dérives : “nous devons examiner la situation secteur par secteur, afin de ne pas être accusés de profiter de la situation”, précise Jean-René Buisson, son président, expliquant que tous les métiers ne sont pas autant dépendants des matières premières agricoles.
Même si les dépenses alimentaires comptent pour moins de 20 % dans le budget des ménages, une hausse aura un effet psychologique immédiat sur la perception de l’évolution du pouvoir d’achat.
