20 avril 2024

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Travail sous tension dans les centrales

Des cas de suicide, de «pétage de plombs» et de dépression : que se passe-t-il chez les salariés des centrales nucléaires? Le 27 septembre, pressuré par sa hiérarchie, un ingénieur de 50 ans a tenté de mettre fin à ses jours en ingurgitant des médicaments.

Cela s’est passé sur le site de la centrale de Saint-Alban (Isère).

D’autres n’ont pas eu cette chance.

Entre 2004 et 2007, quatre employés de la centrale de Chinon, dont un technicien supérieur et un cadre ayant de hautes responsabilités sur la conduite des réacteurs, ont réussi leur suicide.

Bien qu’il demeure difficile d’établir les causes exactes de tels actes de désespoir, pour les syndicats ces faits sont révélateurs du profond mal-être au travail qui touche un grand nombre de salariés des centrales.

La faute, affirment-ils, à la privatisation de leur entreprise.

«Beaucoup d’agents sont sous pression et se sentent déconsidérés», témoigne Agnès Dequevy, déléguée syndicale (CFDT) à la centrale de Blaye, en Gironde, qui a également travaillé à celle de Gravelines (Nord).

Car depuis la libéralisation du marché de l’énergie, en 2000, EDF a perdu son monopole de production d’électricité.

En plus d’être désormais confrontée à la concurrence (Suez-GDF, Poweo…), l’entreprise a été en partie privatisée : l’État ne possède plus que 86 % du capital du groupe et s’apprête à en céder 3 % de plus pour financer la rénovation des universités.

«Depuis cinq ans, il y a clairement un délabrement de la situation», constate Dominique Huez, médecin du travail pour EDF à Chinon.

En un an et demi, lui et ses collègues ont déclaré 18 cas de «syndrome de stress post-traumatique» imputables au travail.

Nos installations vieillissent et on s’efforce de les garder à l’état neuf.

Il y a une augmentation des exigences en matière de sûreté nucléaire et d’environnement, c’est ce qui rend notre métier certainement plus difficile.

Dans leur rapport, les médecins du travail de Blaye s’inquiètent du surmenage qui touche les cadres : quatre d’entre eux ont dernièrement eu un accident de la route sur le chemin du retour après leur journée de travail.

En mettant en concurrence les sous-traitants lorsqu’elle lance des appels pour ses chantiers, EDF réalise des économies.

Récemment, elle a lancé des groupes d’expertise sur les risques psychosociaux dans les centrales, ainsi qu’un numéro vert national pour être à l’écoute des agents.

Plus qu’hier, EDF ne peut faire l’économie de maintenir le moral et la motivation de ses agents au beau fixe et faire ainsi qu’ils ne connaissent pas de chute de tension. Source

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Société de médias - PCI

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