18 avril 2024

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La priorité aux actionnaires de plus en plus contestée

La priorité aux actionnaires de plus en plus contestéeLa priorité aux actionnaires de plus en plus contestée. On est loin de la « règle des trois tiers » préconisée en 2009 par Nicolas Sarkozy, peu après son élection comme président de la République : « Sur 100 de bénéfices, il devrait y en avoir 33 qui reviennent aux salariés, 33 qui vont directement dans la poche de l’actionnaire et 33 qui servent à être réinvestis dans l’entreprise », avait-il déclaré, sans justification autre que politique. »

Jugeant que ces choix « nourrissent une véritable spirale des inégalités », Oxfam et le Basic formulent des recommandations pour une répartition plus équilibrée. « Les actionnaires s’efforcent de préserver coûte que coûte dividendes et rendement du capital, et demandent aux salariés de porter sur leurs épaules une part croissante des risques économiques », déplore ainsi l’économiste Patrick Artus, membre du comité exécutif de la banque Natixis et du conseil d’administration de Renault, dans son livre Et si les salariés se révoltaient ?

Depuis la crise de 2008, « ceux qui détiennent du capital ont récolté d’énormes bénéfices », tandis que « beaucoup de personnes à travers le monde » voient leurs revenus baisser et leurs systèmes de retraite menacés, soulignait-il en janvier.

Tout se passe comme si les actionnaires avaient pris le pouvoir au détriment des autres acteurs de l’entreprise, en s’appuyant sur des dirigeants chargés de « créer de la valeur » avant tout pour les propriétaires du capital, et payés en conséquence. » Surtout, « la part de leur rémunération directement liée au cours de la Bourse atteint désormais 54,5 %, ce qui les encourage à aligner leurs intérêts sur ceux des actionnaires et à privilégier les choix de court terme visant à maximiser leur rémunération ».

En conclusion, Patrick Artus fait un constat très noir : « Dès lors que ces actionnaires trouvent légitime d’encaisser un rendement de 13 % ou 15 % quand le coût de l’argent est à 2 %, il n’est guère d’autre solution pour un dirigeant que de faire feu de tout bois, de s’endetter sans mesure, d’étrangler les salariés, les fournisseurs, les partenaires de toutes sortes, d’émettre du CO2 sans payer, de brûler les ressources naturelles sans considération pour les dégâts occasionnés, et aussi d’organiser régulièrement de lucratives opérations de rachat d’actions », écrit-il.

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