Un comité d’experts français donne son feu vert pour l’usage thérapeutique du cannabis
La législation française prohibant indistinctement cannabis médical et cannabis « récréatif » pourrait bientôt évoluer. Le comité d’experts créé par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a jugé, jeudi 13 décembre, « pertinent d’autoriser l’usage du cannabis à visée thérapeutique dans certaines situations cliniques et en cas de soulagement insuffisant ou d’une piètre tolérance des traitements accessibles ».
Ils souhaitent aussi que les patients autorisés à faire usage de ce cannabis soient suivis via un « registre national », afin de permettre une évaluation du « bénéfice-risque » du produit. L’ANSM devrait d’abord « dans les prochains jours » décider « des suites à donner à ces travaux » et annoncer sa position.
« L’ANSM a choisi les membres du comité, a donné la feuille de route, difficile pour elle de faire marche arrière », estime Yann Bisiou, spécialiste du droit de la drogue à l’université Paul-Valéry-Montpellier-3, qui se demande toutefois si l’agence ne peut pas assortir son feu vert de « conditions draconiennes » qui aboutiraient à « un système tellement lourd (enregistrement des patients, délivrance en pharmacie hospitalière) qu’il soit inefficace ».
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« On peut avancer très vite, dans l’année, il n’y a pas de raison que ça traîne trop », a-t-il fait valoir lors d’un colloque sur les enjeux de la légalisation du cannabis thérapeutique, le 5 décembre, à l’Assemblée nationale.
« Ils sont amenés à vivre un parcours du combattant pour se fournir », a souligné le docteur Pascal Douek, membre de Fondation ARSEP pour la recherche sur la sclérose en plaque, le 5 décembre, pointant également un aspect financier « important », réservant de fait cette plante à « une frange de la population qui en a les moyens ».