Certains politiques redoutent la privatisation d’Aéroports de Paris
Certains politiques redoutent la privatisation d’Aéroports de Paris. L’Etat peut-il vendre ses « bijoux de famille » ? Pourquoi le gouvernement souhaite-t-il privatiser ADP et pourquoi cela suscite de nombreuses inquiétudes ?
Le projet de loi Pacte prévoit la suppression de l’obligation pour l’Etat de détenir la majorité du capital d’ADP (il détient actuellement 50,6% du capital), ouvrant ainsi la voie à sa privatisation.
Le Figaro (article payant) évoque trois scénarios : « Une vente à un seul acteur, une vente à des acteurs diversifiés ou une vente d’une partie seulement des actions de l’Etat. »
Le produit des cessions d’actifs d’ADP doit notamment servir à financer des projets innovants dans les nouvelles technologies : « Ce qui est stratégique pour nous, c’est de financer les entreprises du XXIe siècle, l’intelligence artificielle, le stockage des données…
Pourtant le marché aérien est porteur : selon l’Association internationale du transport aérien, le nombre de passagers dans le monde devrait doubler d’ici 2037.
La cause de cette possible privatisation : les besoins de liquidités et d’investissements faramineux pour développer ou rénover ces plateformes.
Le premier argument opposé à la privatisation d’ADP est d’ordre financier : « Pourquoi tuer la poule aux œufs d’or ? » Est-ce que vous pouvez nous rappeler ce que rapporte, chaque année, ADP à l’Etat ? – 170 millions d’euros en dividendes et 260 millions d’euros d’impôts sur les sociétés. – Des résultats qui sont énormes. On va donc privatiser une machine qui remonte du cash à l’Etat… »
Lors de l’examen du texte devant la commission spéciale de l’Assemblée nationale sur la loi Pacte, les opposants de droite et de gauche ont dénoncé « un mauvais projet », « une faute stratégique », « une aberration économique », voire « un abandon de souveraineté nationale », les aéroports représentant des frontières du pays.
L’entreprise Vinci « a fait partie des groupes ayant acquis l’exploitation d’autoroutes lors de la privatisation des années 2000 » et « ne cache pas son intérêt pour ADP », souligne Le Figaro (article payant).
« Combien de fois Vinci a rendu visite au président Macron ? Combien de fois pour qu’on en soit aujourd’hui à décider la privatisation d’Aéroports de Paris ? », a interrogé le député de La France insoumise François Ruffin.
Autre argument avancé en défaveur de la privatisation d’ADP, la perte de souveraineté pour gérer les enjeux liés à un aéroport international et au contrôle des frontières.
Une fois tous les « bijoux de familles » vendu que restera t-il a la France et aux Français par la suite ?
A lire également : Aéroport de Nantes Atlantique avec Vinci cassé