Un vautour d’une espèce rarissime sauvé
Un vautour d’une espèce rarissime sauvé dans les Landes. Le centre de soins Alca Torda a récupéré et soigné un vautour moine. D’aucuns diront que c’est un comble : un chasseur sauvant un jeune vautour moine. C’est pourtant bien ce qui s’est passé le 30 septembre dernier, à Saint-Sever. Car si le président de l’ACCA locale n’avait pas signalé la présence d’un rapace dans un champ de maïs au centre de soins Alca Torda, le faucon moine de cette histoire aurait pu y laisser ses plumes.
Heureusement, la bête, 2,90 m tout de même une fois déployée, a pu être capturée sans problème par le responsable et les bénévoles du centre, rompus à la manipulation d’oiseaux, et a été évacuée vers Pouydesseaux (Le centre est géré par la Fédération départementale de chasse et soutenu par le Conseil général).
«Cette année, dans le département, entre octobre et novembre, il y a eu un flux de vent du sud pendant quinze jours ou trois semaines», explique Jérôme Pensu. Or, les jeunes vautours nés dans l’année, en recherche de nouveaux territoires, profitent des vents chauds pour prendre de l’altitude et planer.
Ces erratiques se perdent, dérivent vers des terres à économie pastorale et ne trouvent plus de quoi se nourrir. C’est vraisemblablement ce qui s’est passé pour le vautour moine de Saint-Sever.
Dans ce cadre-là, le taux de mortalité peut atteindre 60 %. C’est ce qui a permis aux espèces de s’adapter ou de disparaître.
Heureusement, le chant du cygne n’était pas pour tout de suite pour le vautour moine sauvé du champ de maïs. Il a repris du poil de la bête durant les deux mois de sa convalescence. S’est alors posée la question de sa remise en liberté.
Mais l’Espagne, son pays d’origine, n’en a pas voulu.«Là-bas, on a recréé le mythe du vautour attaqueur, alors qu’il est inoffensif», déplore Jérôme Pensu.
Du coup, Alca Torda s’est tourné vers l’association Vautours en Baronnies, dans la Drôme, qui mène un programme de réintroduction du vautour moine.
Résumé art de Aurélie Champagne du Sudouest
