Le permis une affaire qui roule plus
Le permis une affaire qui roule plus. «Pour ton bac et tes 18 ans, tu veux qu’on te paye le permis?», proposent les parents. Scène vécue dans bien des foyers parisiens.
En guise de rite d’entrée dans la vie adulte, le bachelier se verrait plutôt doté d’une carte bleue, d’un ordinateur plus puissant ou d’un vélo.
Le dimanche 27 septembre, avec la nouvelle journée sans voiture, Paris tentera de prouver «qu’on peut se déplacer autrement ». Pour les jeunes urbains de la génération Y, la démonstration n’est plus à faire.
Evoquer devant eux «le permis de conduire, ce passeport pour l’indépendance», fait de vous des géniteurs très XXe siècle. «Pas une priorité », « Je n’en vois pas trop l’utilité», «Vraiment pas le truc qui fait rêver», répondent-ils.
Un manque d’enthousiasme que corrobore le cabinet d’audit KPMG : le taux de détention du permis a cessé de progresser chez les 18-29 ans, passant de 76 % en 1992 à 73 %, en 2012. Avec une baisse sensible du côté des 18-20 ans. Le phénomène est circonscrit dans l’espace et dans le temps.
Il concerne les grands centres urbains, quand ailleurs, banlieue ou zone rurale, accéder à l’emploi passe, plus que jamais, par l’automobile. Dès 2012, le New York Times relevait que la moitié seulement des jeunes de 19 ans avaient le permis, contre les deux tiers en 1998.
Une affaire de densité urbaine, commune à Londres, Berlin, Tokyo, Barcelone, Montréal… Leur émancipation ne passe plus par la voiture, mais par le smartphone.