Le consommateur français profite très peu de la baisse du dollar face à l’euro
Son lancement, à l’automne 2007, le Lumix FZ18 de Panasonic, un appareil photo numérique dont les caractéristiques étaient vantées par tous les magazines spécialisés, était commercialisé 450 euros en France et 350 dollars (224 euros) aux États-Unis. Avec 1 euro valant 1,5 dollar, le consommateur européen payait l’appareil deux fois plus cher que son homologue américain.
L’iPod Nano, vendu 149 dollars (96 euros) à New York, l’était à 159 euros à Paris, la Xbox 360 de Microsoft s’écoulait à 349 dollars (224 euros) aux Etats-Unis et à 300 euros en France, tandis que la suite Creative d’Adobe (retouche photo) affichait un prix de 1 200 dollars (771 euros) outre-Atlantique contre 2 500 euros dans l’Hexagone.
Même le mythique Levi’s 501 était commercialisé moins de 60 dollars (39 euros) à NewYork contre plus de 80 euros en France.
« Les États-Unis sont un marché unifié, alors que l’Europe est un marché morcelé où les langues, les réglementations et les systèmes de distribution obligent les industriels à fabriquer des séries courtes », assure Eric Surdej, directeur général du coréen LG Electronics.
En réalité, affirme Philippe Askenazy, directeur de recherche au CNRS, « les entreprises ont peur du yo-yo euro-dollar.
La captation de l’écart de change par le distributeur ou le fabricant rend plus criante encore l’évidence : la dépense du consommateur européen est structurellement plus élevée — à produits identiques– que celle de son homologue outre-Atlantique.
Selon lui, les transactions sur Internet sont deux fois moins importantes qu’en Grande-Bretagne et pas encore en mesure de peser sur les marges des distributeurs.