Feu vert généralisé aux travailleurs des pays de l’Est
Selon le quotidien Les Echos, le gouvernement français a pris la décision d’ouvrir totalement notre marché du travail, au cours des prochains mois, aux ressortissants des dix pays de l’Est ayant rejoint l’Union européenne en 2004.
Le journal, réputé pour le sérieux de ses informations, précise que cette décision devrait être annoncée par Nicolas Sarkozy lors de son prochain déplacement en Pologne après-demain et sera mise en œuvre pendant la présidence française de l’UE qui commence le 1er juillet 2008.
L’ouverture du marché du travail français aux Polonais, Chypriotes, Estoniens, Hongrois, Lettons, Lituaniens, Maltais, Tchèques, Slovaques et Slovènes était prévue initialement en mai 2009. Les travailleurs roumains et bulgares, dont les pays sont membres de l’UE depuis le 1er janvier 2007 seulement, resteront soumis à un régime dérogatoire.
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Alors que le chômage est toujours très haut en France et que le pouvoir d’achat des Français les plus modestes est en forte régression, l’ouverture sans limitation de notre marché du travail à des ressortissants de 10 nouveaux Etats dont le niveau de vie est très inférieur au nôtre ne peut pas avoir d’autre conséquence que d’aggraver la situation.
Cet afflux sans limite d’une main-d’œuvre sous-payée correspond aux exigences de la Commission européenne et constitue la conséquence logique de l’élargissement de l’Union européenne. Elle va accentuer la pression à la baisse des salaires et rendre encore plus dramatique l’insuffisance de logements sociaux dans notre pays.
En outre, cette levée sans restriction de l’installation en France de travailleurs immigrés venus de l’est rend encore plus flagrant le caractère discriminatoire – pour ne pas dire raciste – consubstantiel au principe même de la construction européenne. On accueille à bras ouverts des travailleurs immigrés lettons ou slovaques mais on refuse l’arrivée de travailleurs venus des pays francophones comme les pays du Maghreb ou d’Afrique noire. Quelle logique inavouable se cache derrière cette différence de traitement ? Croit-on que c’est en procédant de la sorte que la France se montre fidèle à son héritage humaniste et qu’elle renforce son influence dans le monde francophone ?