Le maquillage des chiffres de la délinquance à Paris
Le maquillage des chiffres de la délinquance à Paris. Un rapport décrypte le maquillage des statistiques de la délinquance qui a eu cours à la préfecture de police de Paris pendant des années, des pratiques qui, si elles ont fortement diminué depuis l’arrivée de Manuel Valls à l’Intérieur, ont aussi perduré par endroits.
C’est un rapport « très sensible », selon plusieurs sources policières, que l’Inspection générale de l’administration (IGA) vient de boucler et dont l’AFP et Europe 1 ont pu consulter lundi des extraits.
Commandé par le préfet de police de Paris Bernard Boucault en septembre 2012, il avait pour objet d’établir un état des lieux des pratiques d’enregistrement des faits de délinquance à Paris et dans la petite couronne.
Un rapport « explosif », de l’avis d’un haut fonctionnaire.
Minoration des faits (un cambriolage enregistré comme une dégradation, par exemple), report (les services arrêtent l’enregistrement des plaintes avant la fin du mois), ou même destruction pure et simple de certains faits sont pointés comme les principales techniques utilisées.
Ce document fait écho à un autre rapport de l’IGA publié en juillet 2013 qui avait conclu à la disparition entre 2007 et 2012 de près de 130 000 faits de délinquance sur l’ensemble du territoire, des « anomalies » que l’IGA attribuait à la politique du chiffre pratiquée sous Nicolas Sarkozy.
Ce document accablait déjà la préfecture de police de Paris (PP), les rapporteurs ayant noté que depuis 2006 ou 2007 « perdurait dans la capitale une pratique de report systématique ».
Le rapport cite l’exemple d’un commissaire parisien reconnaissant qu’il notait sciemment, y compris depuis les nouvelles directives du préfet, toutes les tentatives de cambriolage dans la rubrique des dégradations afin de « ne pas faire exploser les chiffres ».
Résumé art du Point.fr