les bandes s’affrontent ?
Trois bagarres générales récentes à Pigalle et dans le quartier de la gare du Nord ont montré que des altercations entre jeunes de banlieue pouvaient finir en batailles rangées au coeur de la capitale.« Il y a simplement des points de fixation comme les gares, certaines discothèques, où un motif futile suffit à mettre le feu aux poudres », tempère-t-on à la préfecture de police.
Peut-on chiffrer le nombre de bandes structurées en France?
La notion de « bande » surgit pour désigner aussi bien un groupe d’adolescents pétaradant en Mobylette que des affrontements pouvant aller jusqu’au meurtre.
On entre dans une bande pratiquant de la délinquance parce qu’on y retrouve des jeunes avec lesquels on partage une expérience de vie commune.
Deux critères sont fondamentaux: l’appartenance au quartier (« On a grandi ensemble ») et la situation d’échec scolaire, qui nourrit un ressentiment commun contre les « autres », ceux qui représentent au contraire la réussite sociale.
Quand on sait que les jeunes « issus de l’immigration » sont à la fois concentrés dans les mêmes quartiers et sur-représentés parmi les jeunes en échec scolaire, on ne s’étonne pas qu’ils forment le gros des bandes.
Au début des années 1960, les bandes de « blousons noirs » défrayaient la chronique en banlieue mais aussi à Paris.
Dans certains cas, les affrontements sont très anciens et constituent une sorte de mémoire collective qui peut être réinvestie à l’occasion de nouveaux incidents (un vol, une bagarre à la sortie d’une boîte de nuit, un défi lancé).
Depuis les années 1980, on incrimine le hip-hop, le rap et des films à la mode.