Claude Guéant en correctionnelle
Claude Guéant en correctionnelle. Les deux hommes Claude Guéant et Michel Gaudin, ignorant qu’ils avaient été placés sur écoutes, parlaient des poursuites qui leur valent de comparaître à compter du lundi 28 septembre avec trois autres prévenus devant le tribunal correctionnel de Paris, pour détournements de fonds publics, complicité ou recel de ce délit.
Quelques jours avant cette conversation, les policiers de la brigade financière venus perquisitionner le domicile de Claude Guéant dans le cadre de l’enquête sur un éventuel financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy étaient en effet tombés par hasard sur une série de factures correspondant à des achats d’équipements pour son appartement.
Interrogé sur l’origine de ces sommes en liquide, Claude Guéant avait répondu qu’elles provenaient de «primes» perçues du temps où il était directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’intérieur et qui étaient prélevées sur l’enveloppe des frais d’enquête et de surveillance (FES) du ministère de l’intérieur.
Il admettait que, chaque mois, le directeur général de la police nationale Michel Gaudin lui versait 10 000 à 12 000 euros en espèces, qu’il partageait avec certains de ses collaborateurs, lui-même en conservant une bonne part – 5 000 euros – pour ses dépenses personnelles.
Saisi du dossier, le parquet national financier (PNF), avait ouvert une enquête préliminaire en considérant que ces fonds publics officiellement destinés à financer «la recherche de renseignements, la rémunération des informateurs, la mise en ouvre de moyens d’investigation» avaient été détournés de leur usage.
Avant tout débat au fond, la défense des prévenus espère surtout convaincre le tribunal que les faits poursuivis – qui datent de 2002 à 2004 – sont prescrits.