20 avril 2024

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La vie en Sarkozie

En Sarkozie, le manant n’a qu’à bien se tenir. Pour avoir usé sans manière du nom du souverain pour moquer benoîtement la maréchaussée, un précepteur provençal s’est retrouvé traduit devant la justice du Roy. L’ennui c’est que nous ne sommes pas sous l’Ancien Régime mais dans la France républicaine quelque trois siècles plus tard…

L’affaire serait surtout risible et anachronique si plusieurs libertés qu’on pensait solidement établies depuis la chute de la monarchie n’avaient été à l’occasion franchement foulées aux pieds, comme le droit de s’exprimer ou encore celui d’aller et venir librement. On ne saurait reprocher à la police de ne point accepter sans réagir les quolibets ou les insultes. Si elle est dans son droit, si elle respecte les formes, il faut bien intimer une forme de respect aux contrevenants. Mais ici, le citoyen arrêté n’avait commis aucune de ces fautes. Tout indique que c’est l’emploi du patronyme du Président dans une interjection ironique mais banale qui lui a valu son procès. Nicolas Sarkozy, on s’en doute, n’a pas donné l’ordre qu’on se saisisse de l’insolent. Alors, comment expliquer cette extravagante mésaventure, sinon par le climat d’autorité sourcilleuse et mesquine qui règne au sein de l’appareil d’Etat ? Dans n’importe quelle démocratie, cette petite affaire aurait causé un scandale majeur. En République, on a le droit de plaisanter sur le souverain et de commenter les faits et gestes de la police. Si cette latitude élémentaire disparaît, nous changeons insidieusement de régime. Laurent JAUFFRIN Source

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