Quand les Etats-Unis et Israel recrutaient d’anciens nazis !
En récompense de ses loyaux services, ses nouveaux maîtres lui ont offert une deuxième vie aux États-Unis, où l’ancien SS s’est taillé une belle carrière dans l’industrie.
Quant à la “cellule de protection juridique”, elle a fourni des renseignements à des criminels de guerre en fuite. L’Office of Special Investigations (OSI), créé au sein du ministère de la Justice pour débusquer les anciens nazis installés chez l’oncle Sam, a exhumé son dossier.
Cette histoire édifiante figure dans un rapport de 600 pages, dévoilé à la mi-novembre par le quotidien The New York Times, qui dresse le bilan de l’OSI, de ses succès, de ses tâtonnements et de ses échecs.
Le document révèle surtout l’ampleur des manoeuvres et des manipulations orchestrées par les autorités et les services de renseignement américains afin de permettre à d’anciens nazis, scientifiques de haut vol ou dignitaires du régime, de trouver refuge aux États-Unis.
Une “collaboration du gouvernement avec les persécuteurs”, dixit le rapport – dont les États-Unis n’ont pas eu l’apanage. “Même Israël a recruté d’anciens SS, souligne l’historien israélien Tom Segev. À commencer par Walter Rauff, l’inventeur des chambres à gaz mobiles, et le lieutenant-colonel Otto Skorzeny, champion des opérations commandos, qui a libéré Mussolini en 1943.”
Skorzeny avait mis une condition à sa collaboration avec les services de renseignement de l’État juif: que Simon Wiesenthal, le chasseur de nazis, biffe son nom de la liste des criminels de guerre les plus recherchés.