Le voyage vers la planète Mars
Alors qu’elle lance sur W9 la énième émission de téléréalité enfermant un groupe d’adolescents attardés dans un appartement, les Russes proposent encore plus fou : six volontaires russes, chinois, italien et français bloqués durant un an et demi dans des bidons géants pompeusement baptisés vaisseau spatial! Cet équipage simulera un voyage interplanétaire vers la planète Mars, histoire de voir si on peut ressortir psychologiquement et physiologiquement indemne.
Cette mission, baptisée Mars 500, est la dernière étape d’une longue série d’expériences d’enfermement entamée à la fin des années 60 par l’Institute for Biomedical Problems (IBMP), dépendant de l’Académie russe des sciences.
Tous ces voyages immobiles se sont déroulés dans un immense hangar de la banlieue moscovite.
Mais aucun n’avait approché les 520 jours de celui-ci : à savoir 250 jours pour l’aller, 30 jours pour le séjour sur la planète rouge et 240 jours pour le retour.
Leur seul contact avec le monde extérieur sera d’abord par vidéo, puis par radio.
Au terme de leur expédition, le décalage radio sera de vingt minutes dans chaque sens : “Allô, chérie?
Ils passeront l’essentiel de leur temps dans le plus vaste (72 mètres carrés) où chacun disposera d’un compartiment personnel de 3 mètres carrés avec un lit, un bureau et des étagères.
Les repas seront pris en commun, mais l’art gastronomique se résumera à réchauffer et à réhydrater des plats lyophilisés similaires fournis par des fabricants allemands, italiens, coréens, chinois et russes.
Le reste du temps, les hommes se nettoieront en se raclant la peau avec des lingettes dans une salle chaude (un faux sauna).
Par le même souci d’économie, pas de lessive à bord du vaisseau spatial : chacun recevra un slip pour trois jours, un tee-shirt pour six jours, une serviette pour trois jours.
Celui-ci est censé travailler cinq jours sur sept en effectuant les trois-huit : huit heures de boulot essentiellement consacrées aux tests médicaux, huit heures de loisir et huit heures de repos.
Chaque battement cardiaque, chaque goutte d’urine, chaque pensée des marsonautes seront prélevés et disséqués. Source
