20 avril 2024

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Nucléaire : la Chine veut se doter d’un réacteur au thorium

Nucléaire : la Chine veut se doter d’un réacteur au thoriumUne nouvelle page de l’histoire de l’énergie nucléaire va peut-être s’écrire en septembre, en plein désert de Gobi. La Chine a annoncé, fin août, y avoir achevé la construction de son premier réacteur nucléaire à sels fondus à combustible thorium. Elle compte commencer les premiers essais de cette technologie alternative aux réacteurs nucléaires actuels dans les quinze prochains jours.

La Chine reprend, justement, le flambeau aux États-Unis, qui avaient construit, puis abandonné, un réacteur nucléaire similaire à la fin des années 1960.

Le principe est que “c’est le sel lui-même qui devient le combustible”, souligne Sylvain David, directeur de recherche au CNRS et spécialiste des réacteurs nucléaires, contacté par France 24. Les cristaux sont mélangés à de la matière nucléaire – uranium ou thorium – puis chauffés à plus de 500 °C pour devenir liquides et transporter la chaleur et l’énergie produites.

Autre avantage pour la Chine : ce type de réacteur n’a pas besoin d’être construit près de l’eau, car c’est le sel fondu “qui sert de fluide de refroidissement, contrairement aux centrales classiques à uranium qui a besoin d’énormes quantités d’eau pour refroidir leurs réacteurs”, écrit le journal Les Échos.

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Les partisans du thorium ajoutent que c’est aussi une solution plus “propre” car sa combustion ne crée pas du plutonium – un élément chimique très toxique –, contrairement à l’uranium utilisé à l’heure actuelle dans les centrales nucléaires, souligne la revue Nature.

La faisabilité des réacteurs à sels fondus est aussi sujette à caution. Le casse-tête technique tient au fait “qu’à très forte température, le sel devient corrosif pour les structures du réacteur et il faut trouver le moyen de les protéger”, explique Jean-Claude Garnier.

Et puis, il n’y a pas, de raison de sabrer le champagne pour un réacteur qui, en plus de l’énergie, produit de l’uranium 233. “C’est un isotope qui n’existe pas à l’état naturel et qui peut être utilisé pour construire une bombe atomique”, souligne Francesco D’Auria. En clair, les Chinois vont peut-être révolutionner la filière du nucléaire, mais ils vont aussi rajouter un souci supplémentaire à tous ceux qui s’inquiètent de la prolifération nucléaire.

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