20 avril 2024

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5 800 milliards

5 800 milliards5 800 milliards à l’ombre. L’enquête de l’économiste français Gabriel Zucman révèle, pour la première fois, l’ampleur du patrimoine financier des ménages caché dans les paradis fiscaux 5 800 milliards à l’ombre. L’industrie de l’évasion fiscale a vu le jour à Zurich et Genève, où les banques suisses ont accueilli les capitaux qui fuyaient les pays européens.

Il n’est donc pas surprenant que les fortunes offshore continuent à s’amasser dans les paradis fiscaux. Cela représente 8 % du patrimoine financier des ménages.

Les Français détiennent environ 360 milliards, dont 180 sont gérés par les banques et les établissements de la Confédération helvétique. Les seules statistiques disponibles émanent de la Suisse.

Depuis 2005, les Européens qui perçoivent des intérêts sur leurs comptes ont le choix : soit conserver l’anonymat en contrepartie d’un prélèvement fiscal de 35 %, soit les déclarer. 80 % des déposants refusent de révéler leur identité.

Cela donne une idée de l’importance des richesses qui échappent au fisc.

J’évalue le manque à gagner pour les États en termes d’impôt sur le revenu, d’impôt sur les successions et d’impôt sur la fortune à 130 milliards d’euros, dont 17 milliards pour la France. Soit davantage que le déficit de la Sécurité sociale.

L’Europe est sans doute la zone la plus touchée par l’évasion fiscale. Pourquoi le Vieux Continent abrite-t-il autant de paradis fiscaux?

Les discours sur la paupérisation de l’Europe sur fond de montée des dettes publiques ne sont pas en phase avec la réalité. L’Europe est le continent le plus riche du monde. Les fortunes y sont beaucoup plus abondantes qu’aux États-Unis ou qu’en Asie.

La Suisse s’est imposée comme une place financière de tout premier ordre à la suite de la Première Guerre mondiale.

L’industrie de l’évasion fiscale a vu le jour à Zurich et Genève en accueillant les capitaux qui fuyaient les pays européens, où les gouvernements taxaient de plus en plus le patrimoine et mettaient en place un impôt progressif sur le revenu.

Malgré tout, on a l’impression que la lutte contre ces territoires commence à prendre corps à l’échelon international.

Le G20, le groupe des 20 nations les plus puissantes de la planète, s’est engagé à mettre en place, d’ici à 2015, l’échange automatique d’informations.

Il s’agit de permettre au fisc de chaque pays d’avoir accès aux données bancaires des contribuables propriétaires d’avoirs à l’étranger.

L’échange d’informations à la demande qui existait jusqu’à présent ne servait à rien. Cela fait des années et des années que l’on attend la mise en place de ce standard international. Mais, à lui seul, il ne pourra venir à bout de l’opacité financière, qui s’est renforcée.

Lorsque la Suisse, le Liechtenstein ou le Luxembourg annoncent qu’ils sont prêts à renoncer au secret bancaire, on ne peut donc pas les croire sur parole?

Les capitaux sont placés dans des trusts, des sociétés écrans, des fondations qui permettent de masquer l’identité des véritables propriétaires.

Des études menées aux États-Unis évaluent à 30 % les pertes de recettes fiscales imputables aux stratégies d’optimisation des sociétés.

Ce qui équivaut à un manque à gagner de 20 milliards d’euros pour les finances publiques en France.
résumé art DOMINIQUE RICHARD du Sudouest

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