Combien d’alcool dans votre bouteille de vin ?
C’est une accélération saisissante de l’histoire. Voici que l’on retrouve sous nos latitudes les degrés d’alcool qui désignaient il y a peu, non sans un certain dédain, la lourdeur des vins chiliens et argentins. Des cuvées indiquant 11 à 12 degrés il y a dix ans se placent aujourd’hui à 13, quand ce n’est pas à 15 et au-delà sur la rive droite enchantée par le merlot.
L’idée serait que le réchauffement climatique a cogné dur, plus spécialement depuis l’effet spectaculaire de la canicule de 2003.
Mais une absence de recul empêche d’affirmer qu’il s’agit pour la vigne d’une tendance lourde de la climatologie, ou plutôt d’un cycle chaud comme l’espèce vigneronne en a connu à travers les âges.
On a oublié les millésimes 1945, 1947, 1948, 1949 qui ont donné des vins à près de 14 degrés, à une époque où la plante vigoureuse n’était pas placée en soins intensifs.
Une chose est acquise : la main de l’homme, inlassablement, ne cesse de pousser la vigne à son optimum, voire à son maximum.
La diminution du nombre de grappes et l’augmentation de la surface foliaire, mécaniquement, augmentent le sucre.
Partout, de Saint-Pey-d Armens à l’Afrique du Sud, on a adapté la plante à une production qui lui permet de bien mûrir le raisin et de fabriquer la sucrosité, donc plus d’alcool.
Cela supposerait des levures modifiées génétiquement, et une telle hypothèse, en AOC, laisse à penser que le ciel va nous tomber sur la tête.
Il faut sans doute augmenter les densités de plantation et diminuer les surfaces foliaires pour tenter de faire moins d’alcool. Il existe aussi des techniques physiques, pas du tout chimiques. S