18 septembre 2024

Heures sup’: la révolte

De l'argent
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Pour 9 millions de salariés, c’est la douche froide : la fin des exonérations sur les heures sup leur a raboté d’un coup 500 euros annuels de pouvoir d’achat en moyenne. Une décision qui nourrit une colère sourde. En politique, c’est connu, l’impopularité d’une décision se mesure à la pile de courrier reçu à la suite de son application.

C’est pourquoi, à Bercy, on a très vite su que la fin des exonérations fiscales sur les heures supplémentaires semait une colère sourde parmi le peuple de France.

«On a reçu une quantité astronomique de lettres, souffle un habitué des couloirs du ministère, et ça a repris de plus belle quand Jérôme Cahuzac a certifié que la politique fiscale du gouvernement ne concernait qu’un contribuable sur 10.» Car, depuis le 1er août 2012, 9 millions de salariés savent bien qu’ils ont été «touchés», eux aussi.

Le coup de pouce aux heures supplémentaires – le fameux «travailler plus pour gagner plus» voulu par Nicolas Sarkozy -, ce petit shoot de pouvoir d’achat pour les profs, serveurs, chauffeurs routiers ou assistantes maternelles venait compenser une progression salariale déprimante.

Trois années de ce régime instauré par la loi Tepa avaient suffi à installer une puissante addiction.

Comment en irait-il autrement quand, en période de rigueur salariale, la prescription consistait à injecter directement 500 \u20ac de pouvoir d’achat en moyenne par an?

Non sans contrepartie : pour l’Etat, cette mesure dénoncée par tous les économistes comme inefficace, voire destructrice d’emplois, avait un coût : 5 milliards d’euros.

Inefficace et chère, il n’en fallait pas plus au candidat Hollande pour promettre d’y mettre fin, et au président pour récupérer lesdits milliards.

Les premiers effets se sont fait ressentir sur les bulletins de paie de septembre, avec le retour des cotisations sociales sur les heures sup.

Le second effet est à venir : les 9 millions de salariés devront également payer des impôts dessus lors de leur prochaine déclaration de revenus.

«Nous n’aurions pas dû sortir d’un seul coup de ce dispositif.

Sans mesure d’accompagnement pour faire passer la pilule, le gouvernement a donné à la droite de quoi surfer sur une vague de mécontentement des classes moyennes et populaires mises une nouvelle fois à contribution.

«C’est un poison à diffusion lente», se félicite un député de l’opposition.

Car, en plus d’abolir l’exonération de charges, le gouvernement a également décidé de réintégrer les revenus tirés des heures supplémentaires dans le calcul de l’impôt sur le revenu. Source

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