Ces quelques mots, glissés dans un discours fleuve d’une heure et vingt-trois minutes, résument à eux seuls le message que François Hollande aura tenté d’incarner, en ce dimanche 22 janvier 2012, devant quelque 25 000 sympathisants, selon les organisateurs, agglutinés au Parc des Expositions du Bourget.Dans une salle pleine à craquer, chauffée à blanc par la ferveur de militants surmotivés, croulant sous les drapeaux et les posters, noyés dans les hurlements des vuvuzelas et des cornes de brume, le candidat socialiste a incontestablement réussi sa démonstration de force.
“Je suis prêt”, a donc lancé un François Hollande au regard décidé, le timbre de voix volontairement grave, comme pour tourner la page des errances de l’après-primaire, des couacs et des flottements qui freinaient son envol.
“J\u2019ai conscience de la tâche qui est la mienne : incarner le changement, faire gagner la gauche et redonner confiance à la France”, a résumé le patron de la Corrèze tout en fixant un cap.
François Hollande a livré au Bourget son discours le plus intime depuis son départ en campagne, il y a plus d’un an.
Revendiquant sa “simplicité” comme “la marque d’une authentique autorité”, François Hollande a surtout pris soin de se démarquer en tous points de son rival, Nicolas Sarkozy, dont il n’a jamais prononcé le nom.
“Je suis constant dans mes choix, je n’ai pas besoin de changer en permanence pour être moi-même”, attaque-t-il, jouant de la complicité toute acquise de la salle.
“Je vais vous confier mon secret, ce secret que j\u2019ai gardé depuis longtemps mais que vous avez sans doute découvert : j\u2019aime les gens, quand d\u2019autres sont fascinés par l\u2019argent”.
Poussant l’avantage contre un Président sortant accusé d’avoir “dégradé” la France, François Hollande a longuement invoqué les valeurs de la République.
“L’adversaire, c’est la finance” : l’OPA Royal-Montebourg François Hollande n’a toutefois pas commis l’erreur d’oublier le premier tour du 22 avril prochain, lui qui dit porter “comme une blessure” le “coup de tonnerre” de 2002.
Une attente forte des sympathisants de gauche. S