L’alarmante radicalisation
L’alarmante radicalisation. Alors qu’on ne compte qu’une poignée de Français ou de résidents français dans les rangs djihadistes en Afghanistan, au Mali ou en Somalie, on en recense près de 700, plus ou moins impliqués, dans le conflit syrien, souligne le ministre de l’Intérieur. Près de 250 Français ou personnes résidant en France y combattent, une centaine sont en transit pour s’y rendre, 150 en ont manifesté la volonté et 76 en sont revenus.
Ces dernières semaines, le phénomène «s’est accéléré» et une douzaine de mineurs se sont rendus en Syrie ou ont voulu s’y rendre, a précisé Manuel Valls lors du «Grand Rendez-Vous» Europe 1 – iTélé – «Le Monde».
Parmi eux, «six mineurs qui ont manifesté la volonté de s’y rendre» ont été recensés.
Vendredi, le père de l’un d’entre eux décrivait dans «La Dépêche du Midi» le «lavage de cerveau» dont a été victime son fils de 15 ans, parti avec un camarade de lycée faire la guerre en Syrie. Pour lui, ces deux jeunes ont été «radicalisés».
Interrogé sur une filière de recrutement toulousaine, en référence à l’affaire Merah, le ministre de l’Intérieur a affirmé qu’il n’y a «pas de spécificité régionale» mais des «agents recruteurs en Midi-Pyrénées».
Toutefois, «ce n’est pas dans les mosquées que ces recrutements s’organisent, c’est le plus souvent sur Internet».
Cette radicalisation peut s’expliquer par plusieurs facteurs, selon le ministre.
Ensuite, ce combat apparaît juste puisque toutes les grandes puissances ont condamné les agissements du régime de Bachar al-Assad, et puis parce qu’il y a sans doute un malaise dans une partie de la jeunesse. Toutefois, la France n’est pas la seule touchée.
Les autorités belges ont été parmi les premières à publiquement s’inquiéter, début 2013, du départ vers la Syrie d’un nombre croissant de leurs ressortissants, dont certains mineurs.
«C’est un phénomène qui touche tous les pays d’Europe», a souligné Manuel Valls, mais aussi «l’Australie, le Canada, les États-Unis et, bien sûr, avec une ampleur plus importante, les pays du Maghreb».
Un nombre croissant de jeunes Européens – entre 1 500 et 2 000, contre 600 en juin dernier – partent combattre en Syrie dans les rangs d’organisations proches d’al-Qaida.
résumé art de Sudouest