Le grand ratage de la garantie des risques locatifs
Le débat couve depuis quelques mois mais c’est le congrès annuel de la Fnaim (Fédération nationale de l’immobilier) qui a servi de catalyseur mardi. Lors de son discours de clôture, Benoist Apparu, le secrétaire d’Etat au Logement, a reconnu que la garantie des risques locatifs, connu sous le sigle GRL, « ne marchait pas ». D’un côté, il protégeait les propriétaires contre les loyers et charges impayés, notamment ceux qui ont besoin d’une rente mensuelle pour compléter leur retraite ou rembourser un prêt.
Tous les locataires peuvent bénéficier de la GRL si leur taux d’effort – la part du loyer et des charges dans leurs ressources mensuelles- ne dépasse pas 50%.
Premier dysfonctionnement, les assureurs n’ont pas joué le jeu. Jusqu’à l’an dernier, la GRL était financée par le 1% logement.
Mais pour lui éviter la concurrence des assureurs qui proposent leurs propres garanties contre les loyers impayés, appelées « GLI », le gouvernement a demandé aux compagnies privées de la prendre en charge, l’Etat ou Action Logement ne compensant les assureurs que pour les loyers impayés des foyers les plus modestes.
La frilosité des assureurs tient à plusieurs raisons, selon Jean Boudignon, directeur grands comptes à la CGAIM, l’une des trois sociétés qui se sont engagées.
« Cela revient à demander que ceux qui ont souscrit un bon contrat d’assurance payent pour un mauvais système », tempête Jean Perrin, président de l’UNPI (Union nationale de la propriété immobilière).
Alors quand en zones tendues, un bailleur a quarante dossiers à sa disposition, ce n’est pas lui qu’il va retenir », explique t-il. S