Elle à eu tort de s’en prendre à N.Sarkozy
Le tort de s’en prendre à Sarkozy. En 2010, l’affaire Audrey Dupont avait fait sensation à la Réunion. Alors qu’il s’apprêtait à recruter cette jeune femme comme directrice de la communication, le préfet de la grande île avait fait brutalement marche arrière à la lecture d’un éditorial au vitriol du «Journal de la Réunion».
Le quotidien local, réputé pour son goût pour la polémique, avait exhumé quelques pages du blog de cette journaliste-écrivain diplômée de l’école de Tours.
Trois ans plus tôt, en 2007, Audrey Dupont, dont le premier livre, «Ecchymoses», venait d’obtenir un succès d’estime, avait éreinté Nicolas Sarkozy, le tout nouveau président de la République.
Dans un billet d’humeur écrit la veille du 1er janvier et empreint de ses états d’âme, elle annonçait qu’elle n’avait «pas envie de faire la fête avec un peuple qui a eu la souveraine bêtise d’élire un nain mégalomane qui va distraire à Eurodisney sa navrante poupée à cheveux».
«Cette manifestation publique d’opinion était incompatible avec la réserve et la pondération qui s’imposent à une candidate à l’exercice des fonctions de chef de service de la communication interministérielle des services de l’État», soulignent les magistrats dans les attendus de leur décision en précisant qu’il appartient à l’autorité administrative d’apprécier si une personne désirant accéder à la fonction publique présente les garanties requises pour l’exercice des fonctions auxquelles elle postule.
Audrey Dupont est aujourd’hui déboutée, en vertu d’une jurisprudence constante qui fait primer le devoir de réserve sur la liberté d’expression.
Celle-là même qui a empêché la fonctionnaire de la Région Aquitaine Zoé Shepard, auteur d’un best-seller retentissant, de faire annuler la sanction dont elle avait fait l’objet alors que la collectivité où elle travaille n’était pas identifiable dans l’ouvrage.
Dans un certain sens, l’arrêt de la Cour administrative d’appel qui déboute Audrey Dupont va plus loin, dans la mesure où il donne la possibilité à l’administration de tenir compte de faits antérieurs lors de l’examen d’une candidature.