Les chantiers de François Hollande
Les chantiers de François Hollande. Mercredi avait lieu le Conseil des ministres qui marque la rentrée politique. L’occasion de faire le point sur les enjeux de l’année. L’accord sur la réforme de la formation professionnelle est passé un peu inaperçu dans le tumulte de la fin d’année 2013, il est néanmoins très important. Cet accord, qui réforme le financement, jusque-là un rien opaque, de la formation professionnelle, prévoit notamment la création d’un compte personnel de formation et met fin à l’obligation légale de contribution par les entreprises.
La CGPME a néanmoins refusé de le signer, au contraire du Medef et de la plupart des syndicats (à l’exception de la CGT !). François Hollande voudrait capitaliser ce succès avant les élections municipales, et faire adopter le projet au pas de charge par le Parlement d’ici à la fin de février.
Pour les élections, les électeurs entendent, selon tous les sondages, se prononcer en fonction de considérations locales plutôt que nationales. Or, le PS compte une large majorité de maires sortants dans les villes de plus de 30 000 habitants, maires généralement appréciés.
Ensuite, si la gauche garde Paris et conquiert Marseille, comme cela est possible, l’effet loupe des grandes villes masquera la perte probable de villes moins importantes.
Enfin, l’UMP est elle aussi mal en point, tandis que le FN s’apprête à présenter deux fois plus de listes qu’en 2008 et espère multiplier les triangulaires, souvent fatales aux candidats de droite.
Trop de ministres, trop de couacs, besoin d’un nouveau souffle et d’incarner l’inflexion en cours de la politique économique… La question est de savoir si Jean-Marc Ayrault restera à la tête de cette équipe.
Les relations se sont tendues avec François Hollande depuis quelques semaines, le président ayant peu goûté la réforme fiscale que le Premier ministre a annoncée dans l’espoir de se redonner de l’air.
Quant à Ayrault, son sort dépendra surtout du résultat des élections municipales et, plus encore, des européennes. Car, si remaniement il y a, ce ne sera qu’après ce scrutin. A fortiori si le FN arrive en tête, c’est-à-dire devant l’UMP.
Personne ne sait donc aujourd’hui si Jean-Marc Ayrault sera encore là à la fin du printemps pour présider la conférence sur la fiscalité qu’il a annoncée, ni cet été pour effectuer les arbitrages qui feront du budget 2015 le premier acte de cette réforme fiscale.
Pas question, a-t-il prévenu, de toucher au crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) ni au crédit d’impôt recherche ; ni à l’impôt sur le revenu, ni à la fiscalité des entreprises ; ni à l’impôt sur la fortune, ni à la fiscalité écologique… Restent l’éventuel élargissement de l’assiette de la CSG (qui ne sera donc pas fusionnée avec l’impôt sur le revenu, comme le candidat Hollande l’avait pourtant proposé) et – la grande affaire – le prélèvement à la source.
Modification de l’art Bruno dive de Sudouest