18 avril 2024

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Les révélations de «L’espion du président»: Mediapart espionné sur ordre de l’Elysée

Mediapart savait avoir été victime d’un espionnage policier sur ordre de l’Elysée.Nous l’avions écrit le 3 novembre 2010, ce qui nous avait valu une plainte de Claude Guéant (notre article “Espionnage d’Etat des journalistes : Monsieur le Président, cela vous concerne”).Puis, le bras droit de Nicolas Sarkozy a brusquement renoncé, le 30 juin 2011, par crainte du procès à venir.Quelques jours plus tôt, la preuve – les fameuses ” fadettes ” – des surveillances visant les téléphones de journalistes du Monde enquêtant sur les mêmes dossiers que Mediapart avait été apportée à la justice.

Aujourd’hui, un livre d’enquête, L’Espion du Président (Robert Laffont), apporte de nouvelles révélations sur l’ampleur de cette surveillance attentatoire aux libertés fondamentales.

Mediapart va évidemment saisir la justice de ces faits nouveaux afin que toute la vérité soit faite sur cet espionnage et que ses auteurs en répondent, ceux qui l’ont ordonné comme ceux qui ont exécuté cet ordre illégal.

Le livre des journalistes Olivia Recasens, Christophe Labbé et Didier Hassoux – les deux premiers travaillant au Point et le troisième au Canard enchaîné – est consacré à Bernard Squarcini, le patron de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), issue de la fusion des Renseignements généraux et de la Direction de la surveillance du territoire.

Leur enquête montre avec minutie comment cette direction de la police nationale est devenue, sous la direction de ce policier totalement dévoué à Nicolas Sarkozy et sous couvert d’un secret défense favorisant une totale opacité, l’exécutante des missions de basse police du pouvoir politique, et plus précisément de la présidence de la République.

Les révélations de notre consoeur et de nos confrères sont précises, factuelles et sourcées, avec notamment le témoignage ” on ” d’un policier, Joël Bouchité, qui fut patron des RG et qui est récemment devenu préfet de l’Orne après avoir été, jusqu’en juillet 2011, conseiller pour la sécurité à l’Elysée!

Une source qui ne peut donc guère être soupçonnée de médisances partisanes envers le pouvoir actuel…

Or Mediapart est longuement évoqué (pages 145 à 149) juste après que ce haut fonctionnaire, dans un témoignage recueilli le 16 août 2011, a été longuement cité, expliquant avec moult détails les ” moyens parfaitement illégaux ” utilisés pour surveiller les rédactions sous le règne de Bernard Squarcini auquel il reproche d’avoir ” ancré dans l’imaginaire populaire que la DCRI était une police politique “.

” Début juillet 2010, écrivent les auteurs, Claude Guéant, le secrétaire général de l’Elysée, organise rue du Faubourg-Saint-Honoré une réunion de crise pour riposter aux révélations sur l’affaire Bettencourt publiées sur Mediapart.

Le journal en ligne piloté par Edwy Plenel, l’ancien patron de la rédaction du Monde, a sorti, quelques semaines plus tôt, les enregistrements pirates qui mettent en cause le ministre du budget et trésorier de l’UMP, Eric Woerth.

L’Elysée prétend posséder un dossier produit par la Direction centrale du renseignement intérieur.

L’information diffusée est de fait précise : le principal actionnaire de Mediapart est un évadé fiscal belge, propriétaire d’un restaurant à Paris dans le VIe arrondissement.

En novembre 2010, nous avions vaguement évoqué, dans notre interpellation publique de Nicolas Sarkozy sur l’espionnage dont nous avions été la cible, ce tuyau crevé visant notre actionnariat dont nous avions appris qu’il avait été complaisamment diffusé dans certaines rédactions qui, évidemment, n’en avaient rien fait, tout simplement parce que rien n’est vrai.

L’actionnaire principal de Mediapart, ce sont ses fondateurs salariés et, à notre connaissance, aucun évadé fiscal belge ou restaurateur parisien ne figure à notre tour de table.

Désormais nous savons que cette calomnie venait de la DCRI qui fouinait tous azimuts autour de Mediapart, de ses journalistes et de ses actionnaires, à la demande de la présidence de la République.

On apprend ainsi qu’une structure dénommée R1 se charge des ” sonorisations “, tandis qu’une structure R2 est chargée de ” casser ” les ordinateurs, ” en clair, déverrouille les systèmes de sécurité qui empêchent d’accéder au contenu d’un PC ou d’un Mac “.

Le témoignage de Joël Bouchité est à replacer dans ce contexte. Source Payante



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Société de médias - PCI

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