18 avril 2024

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Pourquoi Sarkozy joue avec le feu

Les Conseils des ministres ont -heureusement- lieu à huis clos. Sans quoi les propos de Nicolas Sarkozy déclencheraient d’intenses remous diplomatiques. Le 13 février, le chef de l’Etat se lance dans une sèche tirade sur l’Allemagne -“notre principal concurrent en termes d’exportations”, qui “défend d’abord ses propres intérêts”- et explique pourquoi il refuse que la politique française repose sur le couple Paris-Berlin.



“Achtung!, comme dirait mon ami Bruno Le Maire”, conclut-il en se tournant vers son secrétaire d’Etat aux Affaires européennes, germanophile convaincu.

Pour éviter le moindre dérapage, Jacques Chirac s’était progressivement accroché à ses prompteurs.

Son successeur veut faire de sa liberté de ton la preuve de sa liberté de pensée.

Le 2 février dernier, quand il installe le nouveau Conseil pour la création artistique, il se vante de “sortir de son discours”.

Le “Kärcher” et la “racaille” ont déchaîné les passions, mais avaient un intérêt politique précis, signaux envoyés à l’électorat d’extrême droite, qui s’en est souvenu lors de l’élection de 2007.

Aujourd’hui, en pleine crise, la parole présidentielle met le feu aux poudres et réveille un antisarkozysme qui ne guettait que ce moment-là.

Le mouvement des chercheurs doit-il plus au projet de décret de la ministre de tutelle ou à la fureur qu’ont déclenchée deux déclarations successives du chef de l’Etat?

Ce soir-là, le président avait aussi reconnu du bout des lèvres que sa fameuse phrase (“Désormais, quand il y a une grève en France, personne ne s’en aperçoit”) était maladroite.

Le président ne joue pas seulement avec le feu verbalement ; certaines de ses promesses, aussi, lui reviennent en boomerang.

La plus spectaculaire, sur le pouvoir d’achat, avait scandé sa campagne – il en faisait “le principal problème économique de la France”.

Pour le président, c’est la croissance, et ce fameux point supplémentaire qu’il promettait de ramener, qui allaient doper les revenus.

S’il évite d’employer l’expression “pouvoir d’achat”, il se dit préoccupé par “le problème des classes moyennes, ou plutôt le bas des classes moyennes”.

Il a beau préciser qu’il s’agit d’un simple “ordre d’idées”, dans certaines entreprises publiques, les salariés le prennent au mot et réclament que l’Etat actionnaire donne l’exemple.

Du coup, à l’Elysée, les pompiers ont la cote -à commencer par Raymond Soubie, le conseiller du président, en contact permanent avec les syndicats.

S’amender sans se renier : en ce premier semestre de 2009, non seulement Nicolas Sarkozy joue avec le feu, mais il joue aussi son quinquennat.

Dès lors que le pays est confronté à la “crise du siècle”, les engagements pris en 2007 restent-ils prioritaires?

Le chef de l’Etat semble également déterminé à préserver les deux marqueurs politiques que sont la loi Tepa (Travail, emploi, pouvoir d’achat) et la diminution des emplois publics. Source“>

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