Un président de conseil général qui vit comme un roi

Un président de conseil général qui vit comme un roiIl est 10 h 17, le jeudi 31 mars 2011, dans l’hémicycle du conseil général de la Haute-Marne, à Chaumont. Le sénateur UMP Bruno Sido, 60 ans, vient d’être réélu pour la cinquième fois président du conseil général de Haute-Marne. Patron depuis douze ans de l’un des départements les plus pauvres de France, ce nabab est aussi l’un des plus riches parlementaires agriculteurs de l’Hexagone. Sa ferme la Bergerie, dans le bourg de Manois, à 25 kilomètres de Chaumont, a reçu 133.700 € en 2009 au titre de la politique agricole commune pour 400 hectares de céréales.

Rien à redire à cette réussite personnelle. Par contre ses 15.700 € d’indemnités mensuelles en tant qu’élu cumulard ne lui suffisent pas.

En effet, Bruno Sido mène illégalement grand train de vie au préjudice du contribuable haut-marnais.

Dès sa réélection, le «roi Sido», surnommé ainsi pour son côté hautain, se glisse dans la peau d’un Bourvil bonhomme et invite ses 31 collègues conseillers généraux à fêter ça, dans la somptueuse salle Niederberger qui a coûté aux contribuables la bagatelle de 3 millions d’euros, soit le triple d’une salle de réception classique.

Un repas gastronomique avec pouilly-fumé et champagne y a été préparé, toujours aux frais du contribuable haut-marnais, par l’un des meilleurs chefs locaux.

Surnommé le «monarque qui s’en fout», par les membres de sa propre majorité, cet homme politique se fiche complètement et ostensiblement du qu’en-dira-t-on et de la loi.

Au hit-parade des meilleures maisons de retraite publié en mars 2011 par France Info, la Haute-Marne se classe 92e sur 94 départements répertoriés qui financent en majeure partie ces établissements.

Le tourisme, avec notamment le mémorial de Colombey-les-Deux-Eglises (qui a coûté 26 millions d’euros et n’emploie que six salariés) et la manne des 30 millions d’euros versés chaque année par Areva, EDF et le Commissariat à l’énergie atomique, en échange du fonctionnement du laboratoire sur les déchets nucléaires installé à Bures, à 500 mètres de profondeur.

Malgré cette situation, le roi Bruno Sido ne donne pas l’exemple de la lutte contre le gaspillage et du respect de la loi à ses administrés.

Un conseil général peut parfaitement attribuer un logement de fonction à son président, mais cette décision doit faire l’objet d’une délibération de cette assemblée.

Or, selon notre enquête auprès de plusieurs conseillers généraux, cette délibération ne semble pas avoir eu lieu.

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