Une baisse d’impôt
Une baisse d’impôt. Un petit coup de baisse d’impôts, qui «fuite», l’air de rien, entre les deux tours des élections. Histoire aussi de faire oublier le désastreux chiffre du chômage de février, qui a laissé les ministres sans voix, mais visiblement pas sans idées. Et qui ne devrait pas arranger les affaires électorales de la gauche dimanche prochain, car il ramène encore et toujours à la promesse manquée de François Hollande, celle sur laquelle il entend être jugé : l’inversion de la courbe du chômage.
Cette fuite calculée, ou cette promesse qui ne dit pas son nom, est pourtant périlleuse à tout coup.
Car de deux choses l’une : ou celle-ci sera oubliée sitôt les élections passées, et l’on peut craindre que cela renforce le discrédit du pouvoir, voire de la politique en général.
Ou cette promesse est tout à fait sérieuse, mais elle risque alors de brouiller le message gouvernemental.
Avec pour objectif de restaurer la compétitivité du pays d’une part et d’en réduire les déficits et l’endettement d’autre part.
Or, on voit mal comment réduire le déficit tout en baissant les impôts ; sauf à diminuer les dépenses au-delà des 50 milliards annoncés sur trois ans, somme qui semble déjà colossale.
Faire un geste envers les plus modestes et les classes moyennes, désamorcer le «ras-le-bol fiscal» que Pierre Moscovici avait lui-même théorisé : l’idée paraît louable.
Le remaniement, qui semble imminent, devrait donc porter au moins autant sur les hommes que sur la ligne politique et sur la communication qui l’accompagne.
Résumé art bruno dives de Sudouest