Les biocarburants ont-ils encore un avenir ?
Un temps présentés comme les sauveurs de la planète, les biocarburants sont désormais désignés comme les affameurs des pays pauvres.Peu connus et peu répandus en France, doivent-ils être définitivement abandonnés ou, au contraire, améliorés?Le biocarburant n’a aucun rapport avec l’agriculture bio.
S’il a été baptisé ainsi, c’est parce qu’il est élaboré à partir de la biomasse.
Le colza et le tournesol donnent de l’huile, qui peut être directement utilisée comme carburant pour les moteurs diesel.
En France, le biodiesel est appelé “diester”.
La betterave, le maïs ou le blé, eux, cultivés pour leur sucre, sont transformés après fermentation en alcool.
Le biométhane, lui, est un combustible issu de la fermentation de matières organiques, qui peut se substituer au gaz naturel.
Formidable parade au pétrole, le biocarburant avait tout pour plaire: meilleur contre l’effet de serre, moins polluant et surtout infini, car renouvelable au fil des saisons et des cultures.
Brésil et Etats-Unis se lancent ainsi dans une production effrénée dès la fin des années 1980.
Contrairement à ce qu’annonçait l’Ademe en 2002, une étude américaine démontre que le diester rejette autant de gaz à effet de serre que le gazole.
Marc Jacobson, de l’université de Stanford, conclut de son côté que le bioéthanol participe à l’augmentation du l’ozone et que l’effet cancérigène de l’E85 est similaire à celui de l’essence.
Autre problème, de taille,la quantité d’hectares dédiés à cette seule agriculture.
Jean-Marc Jancovici, ingénieur, détaille ses résultats sur son blog: pour éliminer le pétrole des transports français, il faudrait cultiver 120% du territoire hexagonal pour produire suffisamment de betterave en vue de fabriquer du bioéthanol.
La deuxième génération s’appuie sur des produits non-alimentaires et les déchets des cultures, comme la paille et la lignocellulose en général, tiges, copeaux, feuilles. Source complète