L’honoraire de dispensation des pharmaciens
L’honoraire de dispensation des pharmaciens. Nouveau racket ? Zoom sur une réforme passée inaperçue en janvier dernier et qui impacte directement le budget santé des ménages: depuis 11 mois maintenant, vous payez sans vous en rendre compte une sorte de commission à votre pharmacien quand il vous délivre une boite de médicaments comme l’indique franceinter.fr
Imaginez que vous avez le nez un peu bouché: vous allez chez votre pharmacien acheter une boite de paracétamol… et bien depuis 5 mois vous la payez 82 centimes d’euros plus cher. C’est l’honoraire de dispensation, une nouveauté depuis le 1er janvier.
Et si vous arrivez avec une ordonnance plus lourde – 5 médicaments différents – c’est 51 centimes en plus: les « honoraires pour ordonnance complexe ». Total de votre facture: 4 euros 61 en plus.
Bien sûr, c’est payé par l’Assurance Maladie, dont on insistera pas sur le déficit déjà abyssal. Et cela va sans dire, quand vous achetez des médicaments sans ordonnance, les 82 centimes vont directement dans la poche du pharmacien sans que vous ne soyez remboursé par l’Assurance. En 2016, les honoraires de dispensation passeront à un euro.
Comment cet « honoraire de dispensation » se justifie-t-il?
C’est une façon de rémunérer le conseil que vous prodigue le pharmacien quand il vous tend la boîte: par exemple pour du paracétamol: « c’est un cachet toutes les 6 heures ». En fait l’idée qui sous tendait le projet c’était aussi de décourager par ce biais les pharmaciens de faire du volume, de vendre, d’encourager à la consommation en somme. Deuxième idée: sécuriser le réseau des officines. Tout cela alors que la loi Macron envisageait sérieusement de mettre un terme à la vente des médicaments sans ordonnance.
Les pharmaciens avaient-ils vraiment besoin de ça? Une étude de l’Insee datant de 2012 montre qu’ils réalisent la majeure partie de leur marge sur les médicaments remboursables. En 2012, c’était 76% de leur chiffre d’affaire.
Pour certains, ce fameux honoraire de dispensation aurait donc servi à compenser le manque à gagner des médicaments non remboursables qu’on aurait pu acheter en supermarché…le manque à gagner pour les pharmaciens. Sauf que cette partie de la loi Macron n’a pas été votée et les pharmaciens augmentent donc encore plus leur marge sur les médicaments remboursables. C’est tout bénéf pour eux.