19 avril 2024

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Nouveau demantelement pour satisfaire la commission europeenne

Interrogée hier 13 avril, au Grand Jury RTL/LCI/Le Figaro, sur l’éventualité de voir la Sécurité sociale se désengager de secteurs entiers de soins – comme l’optique – et de laisser leur prise en charge aux assurances privées ou aux mutuelles complémentaires, Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, a répondu affirmativement , en précisant :« La question est posée. On constate que les cotisations sociales que paient les organismes complémentaires ont certes augmenté de 30% dans les dix dernières années, mais (on constate aussi) que dans les quatre ans qui viennent de s’écouler la marge bénéficiaire (…) a pratiquement doublé à périmètre de prise en charge égal. Donc il y a des marges de manœuvre. Je mets, pour faire basculer des dépenses de santé vers les organismes complémentaires, un certain nombre de conditions (…) D’abord les mettre en concurrence » .

Aujourd’hui, 14 avril, le PS réagit vivement, par la voix de Jean-Marie Le Guen, député de Paris, qui condamne sur RTL ce possible désengagement de la Sécurité sociale en ces termes : « C’est une privatisation annoncée, c’est un transfert sur les familles parce qu’évidemment personne ne peut croire une seconde que devant ces charges nouvelles, les organismes complémentaires, mutuelles ou assurances, n’augmenteront pas leurs cotisations. Cette mesure, qui est évidemment supportable pour des familles qui ont de très hauts niveaux (de revenus), est totalement insupportable pour des familles qui ont plusieurs enfants et qui ont des vrais problèmes de pouvoir d’achat. C’est un reniement de la parole donnée par le pouvoir, une inconséquence sociale, et puis une absence d’imagination et de générosité ».

De son côté, Pascal Terrasse, secrétaire national du PS à la Santé, a publié un communiqué pour dénoncer « la droite (qui) cherche à faire des économies au détriment de la santé des Français, alors que 14% de la population renonce déjà à se soigner pour des raisons financières. Les franchises médicales étaient le hors-d’oeuvre, nous sommes passés au plat principal avec la fin de la Sécurité Sociale pour tous », accuse-t-il.

Les critiques du Parti Socialiste contre ce « ballon d’essai » envoyé par Roselyne Bachelot sont parfaitement justifiées. La mesure de désengagement envisagée n’est que la énième d’une longue liste de mesures de déremboursements décidées depuis maintenant plusieurs années. Toutes ces mesures s’inscrivent dans le droit fil d’une politique dont la logique finale est bel et bien le démantèlement des acquis de la Libération, la privatisation rampante de la Sécurité sociale et une santé à plusieurs vitesses selon que l’on sera riche ou pauvre. Le tout pour singer le « modèle américain », dont le mauvais fonctionnement et les injustices criantes sont pourtant continuellement dénoncées outre-Atlantique.

Mais les critiques du PS sont aussi d’une parfaite hypocrisie. Car le nouveau démantèlement envisagé par le gouvernement n’est pas sorti tel quel du cerveau de Mme Bachelot. Comme la plupart des grandes décisions prises désormais dans notre pays, il n’est que la mise en œuvre des « Grandes Orientations des Politiques Economiques » (GOPE) décidées par la Commission européenne depuis de nombreuses années pour chacun des pays de l’Union.

S’agissant de la France, ces grands choix stratégiques ont été décidés par M. Klaus Regling, fonctionnaire allemand, à l’époque directeur général des affaires économiques à la Commission européenne, qui est sans doute l’une des personnes qui a eu, depuis 5 ans, le plus de pouvoir pour fixer la politique économique et sociale de la France.

Avec les fonctionnaires de sa direction, il est en effet l’auteur des « Recommandations spécifiques à la France » faites par la Commission dans son Rapport COM (2003) du 8 avril 2003 concernant les Grandes orientations des politiques économiques des Etats-membres (période 2003-2005).

La mesure envisagée par Mme Bachelot n’est donc que l’un des points d’application de cette politique exigée par la Commission européenne.

S’ils étaient au pouvoir, les socialistes feraient donc exactement la même politique que Mme Bachelot, à quelques artifices de présentation près. Les Français ont d’ailleurs pu s’en apercevoir puisqu’ils ont constaté que, droite ou gauche, c’est désormais la même chose. Les choses ne changeront donc vraiment que le jour où le gouvernement français renverra sa copie à la Commission européenne en annonçant que les Français sont un peuple majeur et libre de ses choix macro-économiques. Et ce jour-là n’arrivera que lorsque la France aura décidé, enfin, de se sortir de la « construction européenne » qui détruit notre République dans ses fondements. Source

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Société de médias - PCI

Une réflexion sur “Nouveau demantelement pour satisfaire la commission europeenne

  • Comme d’habitude la commission européenne s’occupe de tout et de beaucoup trop de notre pays. Notre liberté part en vrille. A cause de L’Europe nous perdons notre sécurité sociale, notre retraite, etc…Il n’y a pas que les politique français qui sont responsable alors quittons L’Europe.

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