Les femmes de Saint-Denis n’en peuvent plus du harcèlement de rue
Des femmes affirment être régulièrement importunées par des groupes d’hommes, dans le centre de la ville de Seine-Saint-Denis. « On va faire du shopping », lui rétorque son amie en se levant, avant de constater dans un murmure : « Oh non, il nous suit ! »
« Ici, c’est quotidien. À Saint-Denis comme ailleurs, ces femmes décrivent un « climat stressant » à certains endroits. Des femmes changent de rue ou de tenue pour éviter de se faire harceler par des hommes. La religion musulman, par exemple, aurait-elle un impact sur ce sujet ?
« Dans les villes avec une forte proportion de précarité, de nombreuses personnes logent dans des petits espaces sans jardin et vivent davantage en extérieur, fait encore remarquer l’élue. »
En enlevant ses écouteurs, Leila, 17 ans, admet « être habituée à être accostée, même si c’est triste. Rapporte la trentenaire, qui a « envie de déménager à cause de ça ».
« Mettre une jupe, c’est déjà un acte militant en soi »
À LIRE AUSSI >> La loi sur le harcèlement sexuel adoptée
L’association de femmes Les Résilientes, qui se bat contre toutes les formes d’injustice, se félicite des engagements de la ville de Saint-Denis sur le sujet. « Dire que c’est un peu compliqué, c’est un euphémisme. »
« Les femmes marchent vite, tête baissée, comme si elles étaient toujours pressées », observe Rachida. Une autre quitte souvent sa « place » à cause d’un homme.
Aborder le sujet vaut à certaines associations d’être taxée de « stigmatisantes » et « racistes ». « On sait qu’on ne sera pas forcément bien accueillie dans un commissariat sur ça », glisse une femme.
« La ville pensera aussi a l’aménagement des nouveaux quartiers, en tenant compte de la place des femmes, et on fera labelliser les établissements, qui favorisent la mixité en incitant les clientes à venir », prévoit l’élue, en soulignant que le sujet n’est plus éludé en politique depuis la naissance du mouvement #MeToo en 2017.
Faut-il le rappeler nous avons des yeux, c’est pour regarder ce qui est beau, mais sans aucune insistance et surtout ne pas toucher.
Depuis 2018, l’outrage sexiste est passible d’une amende de 750 à 1 500 euros.