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« On voit mal comment un ministre en exercice pourrait continuer d’exercer cette fonction suprême alors même qu’il va être jugé par ses pairs », s’interroge vendredi 28 juillet sur franceinfo Jérôme Karsenti, avocat de l’association Anticor. La Cour de cassation a validé vendredi le renvoi du ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti devant la Cour de justice de la République.
Dans une lettre adressée mercredi 8 mars à la Première ministre, dont franceinfo a pu prendre connaissance, la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a dénoncé les « bras d’honneur» affichés par le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti. Elle invite Élisabeth Borne à rappeler fermement à l’ordre l’ensemble des membres du gouvernement, afin que de tels incidents ne se reproduisent plus.
Déjà mardi, le garde des Sceaux s’est ému depuis la Chancellerie que soit en train de naître une «justice privée». L’inquiétude est notamment nourrie par les propos de la sénatrice socialiste Laurence Rossignol, affirmant que le monde politique nécessite «un code de déontologie» à part. « Il n’y a pas de code de déontologie mis en place par tel ou tel parti. Il y a la justice et il y a un Code pénal », avait alors rétorqué le ministre.
Plutôt qu’incarcérer, le ministre rêvait alors d’envoyer ces jeunes pour un séjour dans l’armée, reprenant au passage une idée véhiculée par Eric Ciotti. Eric Dupond-Moretti ajoutait qu’il préférait qu’un jeune « ait un militaire pour idole qu’un islamiste radical ou un caïd ». Avant eux Ségolène Royal défendait ardemment lors de sa campagne présidentielle en 2007, l’encadrement des jeunes délinquants par des militaires. Depuis le 15 novembre, six jeunes issus du centre éducatif fermé d’Evreux sont accueillis parmi la prestigieuse école militaire de Saint-Cyr Coëtquidan, dans le Morbihan.