La Cour des comptes épingle les musées

La Cour des comptes épingle les musées  En dix ans, leur fréquentation a explosé, mais les magistrats estiment que la dépense publique est disproportionnée. Trop d’argent public, pas assez d’évaluation: la Cour des comptes a présenté, mercredi, un rapport sévère sur dix ans de transformation dans 37 musées nationaux. Il fera grincer des dents les présidents de grands musées qui, à cause du rayonnement de leur institution, se considèrent parfois comme une caste à part. Certes, entre 2000 et 2010, des musées comme le Louvre, Orsay ou Versailles se sont embellis, ont enrichi leurs collections, ont vu leur offre culturelle croître et le nombre de leurs visiteurs exploser.

Au cours de la dernière décennie, l’effort consacré aux 37 musées nationaux est passé de 334 à 528 millions d’euros, soit 58 % de plus.

Plusieurs établissements, dont le Louvre ou Chambord, sont devenus autonomes, ce qui aurait dû avoir pour effet de baisser le montant des subventions.

Depuis la loi 2003, le mécénat culturel a fait son entrée dans les musées avec des avantages fiscaux élevés, «supérieurs à ceux accordés aux États-Unis» ; mais ses effets, eux, ne sont pas évalués «avec rigueur» par Bercy.

Le coût supporté par les contribuables n’est même pas connu à l’euro près.

Du coup, les moyens publics y sont aussi concentrés, au détriment du millier d’établissements provinciaux; Certes, Pompidou-Metz et le Louvre Lens ont été lancés, mais ils sont très largement financés par les collectivités territoriales.

La forte hausse de la fréquentation est due aux visiteurs étrangers et au public parisien «de plus en plus assidus», mais «il faut faire des actions ciblées envers des publics prioritaires» estime la Cour.

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