J’habite chez mon chat
J’habite chez mon chat.Au moment du divorce, tout s’est bien passé.Dix ans de vie commune réglés en quelques jours.”Tout, sauf la question du chat”, qui s’est soldée par une garde alternée, se souvient l’avocat du couple.Certaines fois, c’est vrai, ces petites bêtes, un bâtard en l’occurrence, provoquent autant de tracas (et de joies) que des enfants.Il arrive même que leurs maîtres oublient volontairement la différence.Marie-Charlotte, 35 ans, vient de fêter les 11 ans de Salomon, un oriental noir, racé, très élégant.
Loin d’être une vieille fille esseulée, cette mère de deux enfants, épanouie et sur-diplômée, ne s’interdit pas de l’appeler son “bébé chat”, son “enfant préféré”, le premier des trois somme toute.
Le chat-roi comme Salomon est une espèce très représentée parmi les 11 millions de félins domestiqués dans les foyers français.
“Victor Hugo disait : Dieu a créé les chats pour que les hommes aient un tigre à caresser chez eux “, rappelle Sophie, employée dans une grande agence de publicité parisienne.
Sur Facebook, le groupe “J’habite chez mon chat” rassemble près de 18 000 fans qui se reconnaissent et partagent leurs anecdotes de maîtres dominés.
A la maison, c’est devenu un concept”.
Après Tokyo, Paris accueillera prochainement un “bar à chats”, où chacun pourra venir caresser la petite bête en buvant un petit noir, ou alors s’abandonner à ces “Ooohhh” et ces “Aaahhh”, symptomatiques d’une dérive que l’on pourrait qualifier de “mignonite” aiguë, une passion du mignon qui serait amplifiée par Internet.
“Il a fallu attendre l’époque moderne pour que ces créatures retrouvent leur statut d’animal sacré”, écrivent-elles.Reste que la chose est devenue un phénomène .”
En effet, les comptes Instagram regorgent d “insta cat”, le mot-clé créé pour identifier et classer les photos de chats sur ce réseau social.
Assis à table, sur le canapé, derrière un clavier d’ordinateur, les petites bêtes évoluent comme des humains. Source