Quand l’Europe lutte contre l’inflation, les salariés trinquent
L’Ecofin s’alarme de l’inflation et exige des salariés qu’ils se serrent la ceinture, soi disant pour défendre les travailleurs pauvres.Le conseil économique et financier de l’Union européenne s’est tenu vendredi et samedi dans la capitale de la Slovénie Ljubljana.Croyez-vous qu’il ait pris des mesures sérieuses contre la crise financière?
Ou pour prévenir les effets de la récession américaine?
Pour réguler la profession de banquier, toutes décisions qui apparaissent de plus en plus indispensables et urgentes?
Les ministres des finances de la zone euro, ont entonné, avec Jean-Claude Trichet, le grand choeur de la hausse des prix.
Mobilisation générale de la presse responsable!
«L’Europe s’alarme de la hausse des prix» titre aussitôt le Figaro samedi, précédé, cependant mardi par Le Monde qui avait barré sa une d’un impressionnant «L’inflation s’installe en Europe».
Au cours du «Club de la presse Internet» de la semaine passée, le professeur Fitoussi avait bien raison de rappeler qu’une hausse des prix à ce niveau n’est un problème que pour la Banque centrale européenne qui s’est fixée comme objectif une progression de 2% par an en moyenne.
Mais le consensus orthodoxe est tel que ce niveau de 2% qui n’était qu’un critère de la BCE (et qu’elle a défini seule), doit devenir la règle pour les 270 millions de citoyens de l’Europe.
C’est ainsi qu’on a vu l’Eurogroupe appeler à la rigueur salariale afin d’éviter «l’inflation de second tour», c’est-à-dire une hausse générale des rémunérations afin de rattraper la hausse des prix.
Explication : l’inflation, pour le moment, est principalement le résultat de la hausse des matières premières, le pétrole en particulier.
Le conseil des ministres de l’Union européenne, dans la stratégie de Lisbonne visant à rendre le travail toujours plus «flexible»!
D’abord parce que l’inflation actuelle est pour partie l’effet d’un mouvement général des épargnants pour garantir leurs avoirs.
On sait par exemple que 20% de l’augmentation des prix du baril de pétrole est dû à la «spéculation».
Le dynamisme salarial de cette époque (en gros 1945-1975) était d’abord le fruit des considérables gains de productivité dans l’industrie, lorsque l’Europe a généralisé le productivisme américain. Source complète