La SNCF condamnée pour discrimination
Selon le jugement, la compagnie ferroviaire est effectivement condamnée pour «discrimination dans l’exécution du contrat de travail» et «dans les droits à la retraite». L’un des plaignants, Ahmed Katim, recruté en 1972 comme contractuel par la SNCF, était en larmes.
«On ne peut pas comparer des choux et des carottes», avait ainsi plaidé son avocat, Me Jean-Luc Hirsch, en décembre 2014.
La SNCF recrute quelque 2 000 Marocains dans les campagnes du royaume chérifien. Elle signe avec eux un contrat à durée indéterminée de droit privé «pour travailleur étranger».
Ils sont cheminots, mais ne peuvent accéder au statut administratif de «cadre permanent» ou «agent au statut», plus avantageux et accessible aux seuls Français (et, depuis peu, aux ressortissants de l’Union européenne) de moins de 30 ans.
Conséquence de cette «clause de nationalité» : ils ne cotisent pas aux mêmes caisses de santé et de prévoyance, n’ont pas le même déroulement de carrière et ne partent pas à la retraite au même âge, ni avec le même taux de pension.
Tous, en tout cas, estiment avoir été lésés, cantonnés aux plus bas niveaux de qualification.
