La tuberculose bovine revient
La tuberculose bovine revient. «Quand j’entends ce mot, j’en ai des vertiges», se glace un maire du canton d’Arzacq au bout du fil. Dans ce secteur limitrophe des Landes, la maladie vient de faire un retour en force. Deux cas sont apparus entre avril et mai chez des éleveurs de Vignes et Mialos, confirmés par la Direction départementale de la protection des populations des Pyrénées-Atlantiques.
La pathologie comme la radioactivité se moquant bien des frontières administratives, d’autres contaminations ont aussi été identifiées dans le canton landais et adjacent d’Amou, ainsi que sur celui d’Hagetmau. J’ai fait le point autour, il y a aussi des élevages touchés à Peyre et Argelos.
Avec la tuberculose bovine, maladie non transmissible à l’homme et qui serait provoquée par la faune sauvage (blaireaux notamment), la sentence est sans pitié : l’abattage du troupeau.
À raison de 50 à 100 bêtes pour chacun des cheptels concernés, ce sont au moins 300 à 400 bêtes qui s’apprêtent à être éradiquées.
«Nous appliquons les mesures nationales : quand une bête a été dépistée tuberculeuse, la seule solution est l’abattage total du troupeau pour empêcher de lancer la maladie», explique Pierre Abadie, directeur de la protection des populations des Pyrénées-Atlantiques, rappelant que le secteur est une «zone où épidémiologiquement des cas sont découverts tous les ans».
13 troupeaux ont été abattus dans les Pyrénées-Atlantiques en 2013. «C’est la mort des éleveurs», n’hésite pas à annoncer l’agricultrice.
«Ça leur fout un coup, ils sont abasourdis, ce sont deux ou trois générations de travail qui sont foutues en l’air», justifie Henry-Louis Picquet, qui craint pour la fragilité psychologique de certains des éleveurs.
Si l’État prévoit un palliatif moral et financier à cette hécatombe subi (t) e, via un dispositif d’indemnisations en fonction de la «valeur de l’animal après expertise», dixit Pierre Abadie, celui-ci ne serait pas d’une grande aide.
Le cas de l’agriculteur béarnais, qui vient de perdre 20 vaches sur les 62 de son troupeau, avant un nouvel abattage la semaine prochaine, est particulièrement critique.
Âgé de 64 ans, il avait prévu d’arrêter l’élevage en 2015. La «catastrophe» l’empêcherait de raccrocher, compte tenu du manque à gagner lié à l’abattage sans indemnisation.
«Tout est fait pour que l’on reparte», regrette-t-il paradoxalement. Et le renouvellement ne pourra se faire avant six mois, période pendant laquelle il ne percevra presque plus de revenus.
Résumé art pierre mailharin de Sudouest