Le déficit public de la France atteint 5,5% du PIB en 2023 selon l’Insee
Les craintes du gouvernement se sont révélées fondées. La hausse des recettes publiques ralentit «nettement» et «le taux de prélèvements obligatoires diminue», détaille l’institution, qui note cependant que la hausse des dépenses ralentit «un peu». Les 4,9 % initialement prévus par le gouvernement sont à mettre à la trappe. La dette publique atteint de son côté un niveau record de 110,6 % du PIB.
Une croissance au ralenti qui a motivé le gouvernement à couper dans les dépenses publiques prévues, avec un plan d’économies de 10 milliards d’euros sur le budget 2024 annoncé par Bruno Le Maire en février. Pour autant, le gouvernement maintient ses objectifs pour les prochaines années !
«Ma détermination à rétablir les finances publiques et à repasser sous les 3 % de déficit public en 2027 est intacte», a assuré Bruno Le Maire sur RTL, mardi. Il explique cette dégradation non par une hausse des dépenses publiques, mais par «des recettes fiscales bien moins élevées que prévu», notamment parce que «l’inflation baisse plus vite» que prévu, ce qui réduit, par exemple, les recettes fiscales sur la TVA ou la masse salariale.
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Si ce chiffre du déficit est particulièrement scruté, c’est que chaque décimale compte pour les finances publiques. L’inquiétude du gouvernement s’explique aussi par d’autres facteurs. “Pour faire simple, chaque 0,1 point” de PIB de déficit supplémentaire en 2023 “représente environ 3 milliards” d’euros manquants dans les caisses de l’Etat, a expliqué à l’AFP l’économiste Mathieu Plane.
Les oppositions profitent également de l’occasion de critiquer la gestion d’Emmanuel Macron et son gouvernement.
« C’est un dérapage dans l’exécution qui est important, pas tout à fait inédit, mais très très rare», regrette ainsi Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes, invité de France Inter après l’annonce du déficit public, bien au-dessus des 4,9 % initialement prévus par le gouvernement. Pierre Moscovici assure toutefois ne pas être « surpris » par les chiffres publiés par l’Institut national de la statistique et des études économiques.