26 avril 2024

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L’inquiétante baisse de niveau de formation des policiers

L’inquiétante baisse de niveau de formation des policiersMaîtrise du français, comportement, condition physique… L’Ile-de-France est la région accueillant le plus de recrues et qui sont, souvent, les moins bien classées dans les concours de police. « Le niveau baisse », s’alarment des membres de jury de concours et des formateurs au journal Leparisien.fr

Les grilles d’évaluation ont été revues à la baisse ces dernières années pour éviter les notes éliminatoires durant la formation des futurs gardiens de la paix.

Les policiers peuvent désormais oublier une signature ou la date sur un procès-verbal et ne perdre que quelques points. Avant, c’était synonyme d’un zéro », constate un membre du jury du concours, aussi enseignant lors de la formation, qui nous a fait part de son expérience. Pourtant ses oublies peuvent entraîner la nullité d’une procédure judiciaire !

Car, pour compenser les nombreuses mutations de policiers aguerris quittant la région parisienne, attirés par le cadre de vie et le prix de l’immobilier de la province, plusieurs centaines de ces nouvelles recrues sont affectées chaque année dans la capitale et sa banlieue.

« Ceux qui arrivent dans les commissariats franciliens sont généralement dans les derniers de leur promotion. Beaucoup de candidats sont en effet des provinciaux qui préfèrent rester près de chez eux lorsqu’ils le peuvent, c’est-à-dire quand ils sont bien classés et peuvent choisir leur poste » reconnaît un cadre du ministère de l’Intérieur.

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En 2012, près d’un candidat sur 50 était reçu au concours de gardien de la paix. Mais dès 2013, ce ratio est tombé à près d’un sur cinq.Car près de dix fois plus de postes ont été ouverts pour un nombre de postulants sensiblement égal.

Il « s’inquiète de la capacité des forces de sécurité à réaliser, au cours des prochains exercices, des recrutements sans abaisser de manière trop importante la qualité de ce dernier ».

« Si les viviers de recrutement venaient à ne pas être suffisamment renouvelés d’ici la fin du quinquennat, il importerait que soient réexaminés les objectifs annuels de créations de postes afin de ne pas abaisser irraisonnablement le niveau des incorporations en école », écrit le Sénat dans son rapport. »

Selon les formateurs, la maîtrise de la langue et de l’écrit est particulièrement préoccupante. « Ça leur fait peur, ils lâchent prise et ne se projettent pas dans leur métier », relate un troisième, qui veut tout de même rester positif : « Il reste heureusement des élèves super motivés, brillants ou pas, mais qui se fichent de leur classement pour l’affectation et cherchent juste à apprendre et comprendre.

« Et sur le test d’endurance exigé, des stagiaires affichent des performances en deçà de la moyenne d’un ado en classe de 6e, lâche un formateur. « On a même réduit la formation théorique de douze mois à huit mois, cela permet de gagner une ou deux promotions sur un quinquennat, avancent deux formateurs. » «Ils perdent facilement leurs moyens et deviennent agressifs dans une discussion».

Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a lui-même reconnu début décembre devant l’Assemblée nationale « une erreur fondamentale », celle d’avoir raccourci les délais de formation depuis juin, de douze à huit mois, pour que les élèves gardiens de la paix soient au plus vite opérationnels.

« Près de 150 stagiaires n’avaient ni le niveau d’implication, ni le bagage physique, technique ou intellectuel pour devenir policier », avance un cadre de la formation. »

De toute façon, la plupart des recalés à l’issue de la formation ayant effectué un recours au tribunal administratif ont obtenu gain de cause et été réintégrés.

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