Hôpital : Samu en grève, intérimaires absents, fermetures de services et de lits
Elle était à la Une de tous les journaux l’an dernier : la crise de l’hôpital. Manque de personnel, fermetures de lit, régulation des urgences, fonctionnement en mode dégradé… Ces problèmes n’ont pas disparu en douze mois, ils se sont aggravés.
«Cet été se caractérise davantage par un manque de praticiens hospitaliers. On a du mal à remplir les tableaux de service», constate Frédérik Marie, le directeur de deux hôpitaux normands à Saint-Lô et Coutance.
Depuis début juillet, il n’y a plus d’accès libre aux urgences : la seule façon d’y accéder, c’est de faire le 15, une mesure mise en place dans tout le département de la Manche. Forcément, au Samu 50, les appels explosent. «Sur l’année 2022, le 6 août, nous étions à 1 100 appels sur une journée et là, actuellement, nous sommes à 1 500 appels», constate Antoine Hubert, cadre au Samu de la Manche. Clairement, nous sommes en sous-effectif.
Tout juste de retour de vacances, le docteur Fréderic Paing prendra la garde à l’hôpital de Saint-Lô, demain, mardi 15 août, en plus des patients qu’il voit défiler toute la journée dans son cabinet. «Les patients qui devraient être hospitalisés ne le sont plus ou ressortent plus vite, ce qui multiplie les consultations pour nous», constate-t-il.
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Il y a en France 2 500 assistants de régulation médicale sur tout le territoire qui répondent lorsque vous appelez le 15. Mais, avec un nombre d’appels en hausse par rapport à l’été 2022, des tensions apparaissent, notamment dans les zones touristiques. Il faudrait «800 postes supplémentaires pour travailler dans des conditions plus humaines ».
Une nouvelle épidémie, une recrudescence des cas de Covid-19, la grippe ou encore la bronchiolite, et c’est tout le système de santé qui risque de s’enfoncer, encore.