Atteintes au secret défense : la journaliste Ariane Lavrilleux se dit “totalement surprise” par la procédure

Atteintes au secret défense : la journaliste Ariane Lavrilleux se dit *Mise à jour le 18-01-2025 – La journaliste Ariane Lavrilleux, visée par une enquête sur des atteintes au secret défense, était convoquée vendredi 17 janvier à 9 h 30 à Paris par une juge d’instruction. « On est totalement surpris par cette procédure», réaffirme-t-elle sur France Inter. Elle risque une mise en examen pour “appropriation et divulgation du secret de la défense nationale”.

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Au cœur de cette affaire, une série d’articles publiés à partir de 2019 par le média Disclose. Ces enquêtes mettent en cause la vente d’armes par l’État français à des régimes autoritaires, mais surtout une opération militaire secrète de la France en Égypte, possiblement détournée par le régime pour tuer des civils.

La journaliste dénonce une grave atteinte au secret des sources pendant cette procédure. « Mon téléphone a été géolocalisé durant près d’un mois, mes comptes ont été épluchés (…) On m’a suivie dans le tramway», énumère Ariane Lavrilleux, qui dit avoir eu accès à son dossier d’instruction. « Des moyens absolument disproportionnés pour essayer de trouver qui avait permis à Disclose de révéler des informations d’intérêt général, qui n’ont jamais porté atteinte à la sécurité de l’État et jamais mis en danger des militaires», indique la journaliste.

En soutien, une centaine d’organisations de presse ont demandé lundi au gouvernement de « garantir la protection du secret des sources». Un rassemblement était également prévu vendredi à neuf heures, avant la convocation d’Ariane Lavrilleux, devant le tribunal judiciaire de Paris.

*Un « immense soulagement ». La journaliste Ariane Lavrilleux a échappé, vendredi 17 janvier, à une mise en examen dans une enquête sur le secret défense autour du possible détournement d’une opération de l’armée française par l’Egypte pour cibler des opposants. « J’ai été placée sous le statut de témoin assisté en raison de l’intérêt public de l’enquête publiée par Disclose et ‘Complément d’enquête’ et de l’absence d’indices graves ou concordants contre moi», a annoncé la journaliste à l’AFP, à l’issue de trois heures d’interrogatoire. Le parquet de Paris a confirmé cette mesure, qui lui permet, si elle garde ce statut jusqu’au bout de la procédure, d’échapper à un procès éventuel.

« C’est un immense soulagement parce que ça fait plusieurs mois qu’on se bat avec Christophe Bigot (son avocat) et Disclose pour expliquer l’intérêt public de ces révélations qui n’auraient jamais dû être classées secret défense», a ajouté la journaliste, ancienne correspondante en Égypte. « La justice a montré qu’elle était indépendante, qu’elle n’était pas le bras armé du ministère de la Défense», qui avait porté plainte dans ce dossier, a-t-elle ajouté.

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