27 avril 2024

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Le retour des talibans, la vie détruite des femmes afghanes

Le retour des talibans, la vie détruite des femmes afghanesDéscolarisation, mariages forcés, répression… Depuis la prise de Kaboul par les talibans, le 15 août 2021, les Afghanes sont les premières victimes des fondamentalistes islamistes. «Je ne portais pas le hijab avant que les talibans le rendent obligatoire», explique la jeune Afghane qui répond par messages à franceinfo. «Mais, à présent, les femmes doivent se couvrir, sinon elles seront battues», écrit, dans un anglais laconique, celle qui habite toujours dans la province de Kaboul, un an après l’arrivée des combattants fondamentalistes islamistes au pouvoir.

Conformément à l’interprétation ultra-rigoriste de la charia , faite par les talibans, un décret datant du 7 mai a acté cette nouvelle règle vestimentaire pour les femmes. Le texte, écrit par le ministère de la Promotion de la vertu, qui a remplacé le ministère de la Condition féminine dès septembre 2021, précise que les femmes devraient porter un voile intégral, «car c’est traditionnel et respectueux».

Soheila, issue de la minorité tadjike d’Afghanistan, travaillait pour le ministère de l’Intérieur avant la prise de Kaboul. Son salaire a été divisé par quatre, le tout dans un contexte de crise économique et de catastrophe humanitaire qui frappent le pays plus durement que jamais. Au-delà de 72 kilomètres du domicile, les femmes doivent, en effet, être accompagnées d’un «mahram», à savoir un chaperon qui peut être un mari ou un homme de la famille.

Avant le 15 août 2021, la condition des femmes de ce pays de près de 39 millions d’habitants n’était déjà pas idéale, insiste Chantal Véron, responsable éducation pour l’association Negar, qui vient en aide aux femmes afghanes. Oui, mais «au moins les droits des femmes étaient reconnus», se souvient-elle. Chantal Véron a déjà assisté, impuissante, à la première arrivée au pouvoir des talibans, de 1996 à 2001. Une fois les fondamentalistes déchus, elle avait aidé à la reconstruction du pays, en créant des infrastructures sportives ou des écoles.

«Nos vies de femmes ont sombré dans le gouffre de la misère», confirme Naeema, 26 ans. Employée du gouvernement, cette Kaboulienne a perdu son travail au sein du ministère de l’Éducation avec le changement de régime. À leur arrivée aux commandes, kalachnikov à la main, les fondamentalistes islamistes avaient d’abord tenté de rassurer la communauté internationale, en promettant d’avoir changé. Au lendemain de la conquête de Kaboul, leur porte-parole, Zabihullah Mujahid, déclarait ainsi qu’il y aurait «de nombreuses différences» dans leur manière de gouverner, par rapport à leur règne à la fin des années 1990.

Pour isoler toujours plus les femmes, les talibans ont ainsi démantelé le système de protection contre les violences conjugales. «Avec le manque de perspectives scolaires et professionnelles pour les femmes, les familles souhaitent les marier, car il s’agit de bouches en moins à nourrir», relate-t-elle. Même situation pour les étudiantes, qui naviguent entre interdictions formelles et assouplissement des règles. En septembre 2021, les talibans ont annoncé accepter les femmes dans les universités privées.

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Pour la première fois depuis la prise du pouvoir par les talibans, des universités publiques ont aussi rouvert leurs portes aux femmes en début d’année, mais pour des cours non mixtes et sous de strictes conditions. Selon lui, la situation en Afghanistan est «catastrophique». «On assiste à un effondrement de la notion du respect des droits humains pour toute la population et en particulier pour les minorités ethniques et les femmes», souligne-t-il auprès de franceinfo. «Le concept de corruption morale, qui est un crime dans la législation talibane, est utilisé pour sanctionner les femmes », rapporte franceinfo.

«On a l’exemple d’une personne qui a reçu de la torture psychique et des décharges électriques.» Sans action rapide de la communauté internationale, «la situation va encore empirer», pronostique-t-il. «Nous planifions ensemble, prévoyons des réunions de dialogue, afin de pouvoir organiser une protestation contre les talibans misogynes et rétrogrades», relate-t-elle, avant d’être interrompue par une panne internet, un aléa devenu courant à Kaboul. Fatiguée, mais combative, la jeune femme espère un sursaut général, pour que «les femmes du monde prennent conscience de la sombre situation des Afghane».

Ceux qui pensaient que les fondamentalistes musulmans afghans avaient changés se sont bien trompé, car ceux qui trinquent ce sont les femmes et les minorités pour une loi religieuses totalement stupide, archaïques et dangereuses. Toutes religions peut-être dangereuses selon son interprétation.

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