Relocalisation : la production de munitions de petit calibre ne se fera pas en France
Depuis la fin des années 1990, le ministères des Armées est contraint de compter sur des fournisseurs étrangers pour s’approvisionner en munitions de petits calibres, la France ayant perdu la capacité d’en produire avec la fermeture du site exploité par Giat Industries au Mans.
Pourtant, dans un rapport publié en 2015, les députés Nicolas Bays et Nicolas Dhuicq lancèrent un pavé dans la mare, en estimant qu’il fallait un investissement initiale de 100 millions d’euros pour relancer une telle production, dont la rentabilité aurait été assurée « à partir d’une production annuelle de 60 millions de cartouches sous réserve qu’un niveau de commandes constant soit assuré durant les cinq premières années »
Ces arguments finirent pas convaincre Jean-Yves Le Drian, alors ministre de la Défense et un protocole d’accord fut signé en mars 2017 par des sociétés. « Nous venons de poser un acte de souveraineté nationale […] C’est du made in France dans l’action et pas seulement dans le discours », avait lancé M. Le Drian. La Revue stratégique publiée quelques mois plus tard eut raison de ce projet,
« La France serait-elle visionnaire en la matière alors que ses voisins ont pour la plupart conservé une industrie nationale de munitions de petit calibre qui alimente nos armées? Bays et Dhuicq et de remplacer « munitions » par « masques »….
Lorsque nous nous étions interrogés sur la nécessité de créer une filière française ou européenne pour la production de munitions de petit calibre, il nous avait été répondu que nous trouverions toujours à nous fournir dans certains pays ».
Mais, la relocalisation en France d’une capacité de production de munitions de petit calibre ne sera pas pour cette fois encore…
« Sur le plan de la souveraineté dans les équipements de défense, la revue stratégique de l’été 2017, qui a montré nos dépendances au travers de l’achat d’équipements et de composants américains, doit être actualisée à la lumière de l’évolution du contexte géostratégique et des menaces, dans le cadre de l’actualisation de la LPM », a commencé par répondre le Délégué général pour l’armement.
En mars, lors d’une visite de la PME Kolmi-Hopen, près d’Angers, le président Macron a dit vouloir « rebâtir notre souveraineté nationale et européenne. » !