La justice américaine a choisi de déployer l’artillerie lourde contre Julian Assange. Juridiquement, le ministère tente de contourner l’obstacle du premier amendement en reniant le caractère journalistique des travaux de Julian Assange et en l’inculpant pour la publication de documents non caviardés, comportant l’identité de sources de l’armée et de la diplomatie américaines.
L’administration Obama avait estimé qu’il était impossible de distinguer les activités de Julian Assange – publier des documents secrets – de celles des médias traditionnels.
Certains journaux, dont le New York Times, le Guardian, Le Monde, Der Spiegel, ont justement travaillé avec WikiLeaks et publié les mêmes documents qui valent aujourd’hui à Julian Assange d’être accusé d’espionnage.
Lors de la conférence de presse annonçant les nouvelles charges pesant sur lui, les responsables du ministère de la justice n’ont pas voulu expliquer la différence entre ce qui était reproché à Julian Assange et une activité journalistique traditionnelle, rapporte le New York Times.
« Ces accusations sans précédent démontrent la menace que la procédure à l’encontre de Julian Assange fait peser contre tous les journalistes qui veulent informer le public des actions du gouvernement américain », a réagi son avocat américain, Barry Pollack.
Reporters sans frontières a, pour sa part, déclaré sur son compte Twitter que « les charges qui pèsent sur Julian Assange dans le cadre de la loi sur l’espionnage posent une menace directe sur la liberté de la presse et le journalisme d’investigation ».
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La réputation de Julian Assange s’est considérablement détériorée depuis 2016 et la campagne présidentielle américaine, lorsque WikiLeaks a servi de réceptacle à des documents volés aux démocrates par les services de renseignement russes et qu’il a multiplié les prises de positions hostiles à Hillary Clinton et favorables à Donald Trump.
Le fondateur de WikiLeaks purge actuellement une peine de cinquante semaines de détention dans une prison britannique de haute sécurité pour avoir, en 2012, enfreint sa liberté conditionnelle.
Pour ce dernier chef d’accusation, d’agression sexuelle et de viol toujours d’actualité, le parquet suédois a récemment annoncé qu’il allait à nouveau chercher à faire venir Julian Assange à Stockholm.
Dans la foulée, le ministre de la Justice américain, Jeff Sessions, avait révélé que l’arrestation de Julian Assange était une « priorité ».