Cette archive de Marine Le Pen qui lui revient comme un boomerang
Ce jour de février 2004, Marine Le Pen est l’invitée de France 2 pour l’émission Mots croisés dont elle partage l’affiche avec Jean-François Copé avant les élections régionales. « Tout le monde a piqué de l’argent dans la caisse, sauf le Front national et on trouve ça normal », lance celle qui était alors vice-président d’un parti président par son père Jean-Marie.
À LIRE AUSSI >> Sanctions pour 55 Ehpad après des contrôles : une “grande opération d’écran de fumée”
« Elle s’est inscrite avec autorité et détermination dans le fonctionnement instauré par son père », a estimé le tribunal, situant à 2004 l’année du début de la fraude dont le préjudice s’élève à plus de 4 millions d’euros. S’invite alors dans le débat la question de la durée des peines d’inéligibilité pour les élus condamnés. Et le sujet est abordé par Marine Le Pen lors d’une interview sur Radio Classique et Public Sénat le 5 avril 2013.
« J’ai entendu le président de la République, François Hollande, dire que ce qu’il faudrait, c’est rendre inéligible à vie ceux qui ont été condamnés pour corruption fiscale et fraude. » J’étais parfaitement d’accord, c’était dans mon programme présidentiel », répond alors la présidente du Front national. Mais, elle ajoute aussitôt : « Et pourquoi pas le reste, pourquoi pas pour favoritisme et pourquoi pas pour détournement de fonds publics ? »
C’est ce que le tribunal a fait ce lundi, prononçant cinq ans à l’encontre de Marine Le Pen. Tout récemment, c’est Jordan Bardella qui, en pleine promotion pour son livre, a lâché sur BFMTV une phrase de manière un peu hâtive « ne pas avoir de condamnation à son casier judiciaire » est indispensable pour être candidat de son parti. En plein procès des assistants parlementaires, il est alors relancé pour savoir si cette règle s’appliquera à Marine Le Pen en cas de condamnation. « Évidemment que ça vaut pour tout le monde, mais Marine Le Pen est innocente », répond-il ainsi après hésitation.
Présumée innocente jusqu’à ce lundi 31 mars, Marine Le Pen ne l’est plus puisqu’elle a été condamnée à quatre ans de prison dont deux fermes. Si l’on suit le raisonnement de Jordan Bardella, elle est de fait disqualifiée pour représenter le Rassemblement national à l’Assemblée où elle préside le groupe.
Faites ce que je dis, mais pas ce que je fais.