Pour la ministre des sports : “le port du voile, ce n’est pas de l’entrisme”
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Marie Barsacq se démarque en creux d’une proposition de loi des Républicains, adoptée le 18 février au Sénat avec le soutien du ministre François-Noël Buffet, rattaché au ministère de l’Intérieur, interdisant le voile dans les compétitions sportives. Proscrit par certaines fédérations sportives comme au football, autorisé par d’autres comme au handball, le port du voile divise depuis plusieurs années le sport français.
«L’objectif du ministère des Sports, c’est de donner l’accès à la pratique sportive à toutes et tous. Nous avons aussi la conviction que le sport est un outil d’émancipation pour toutes et tous», a assuré la ministre devant les députés. Interrogée par franceinfo sport le 8 mars, Marie Barsacq estimait déjà que «le sujet est assez peu documenté et les dérives dans le sport sont loin d’être majoritaires». La ministre a ensuite été accusée de «faire l’autruche» par le député RN Julien Odoul, auteur avec la députée macroniste Caroline Yadan d’un rapport alertant sur les «multiples et inquiétantes dérives communautaristes et islamistes» dans le sport. Le lendemain de cette audition, Julien Odoul a posté sur X un montage de son échange avec la ministre, dénonçant ses propos.
«Pas de voiles dans le sport.» Condamnation du côté des Républicains. Fait rare, des ministres ont également pris clairement leurs distances avec Marie Barsacq, s’affranchissant de la sacro-sainte solidarité gouvernementale. «Je suis en désaccord radical avec elle, a assuré au Parisien le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau. Je rappelle à Marie Barsacq que le Sénat a voté la proposition de loi sur la laïcité dans le sport.
Le gouvernement y était favorable et l’est toujours.» «Sur un terrain de sport, il n’y a ni religion ni politique. Il n’y a pas de port du voile», a aussi rappelé sur CNews, vendredi 14 mars, Aurore Bergé, ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, et de la Lutte contre les discriminations.
Si cette figure du macroniste n’a pas attaqué frontalement Marie Barsacq, d’autres membres du camp présidentiel ont spécifiquement ciblé l’ex-directrice exécutive au comité d’organisation des JO de Paris 2024. «Les propos de la ministre des Sports reflètent l’aveuglement et le renoncement de nos politiques face à l’entrisme islamiste depuis des décennies, a aussi fustigé la députée (EPR) Caroline Yadan sur X
Face à la polémique, le cabinet de Marie Barsacq a tenu à préciser, auprès de L’Équipe, que la ministre « est alignée sur la position favorable du gouvernement à la proposition de loi» votée au Sénat.