25 avril 2024

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Pourquoi cela va devenir encore plus difficile de trouver un médecin près de chez vous

Medecins« Ma gynéco est partie en retraite et les deux médecins traitants qui suivent ma famille arrêtent à la fin du mois, eux aussi partent à la retraite, ils ont plus de 67 ans, explique une patiente. «On va encore avoir en 2021 des départs massifs».

« Le déclin se poursuit et s’accélère même », s’inquiète Alexandre Grenier, directeur de l’URPS (Union régionale des professionnels de santé) qui publie une nouvelle étude sur le sujet dont nous révélons les résultats : ces derniers 18 mois, 1767 médecins généralistes et spécialistes ont cessé leur activité et il n’y a eu que 1288 installations.

Résultat, 479 médecins manquent à l’appel et donc des milliers de Franciliens qui se retrouvent à devoir chercher partout un praticien, quelquefois à des kilomètres de chez eux.

Sur la période avril 2019-novembre 2020, 33 % des médecins généralistes parisiens partis à la retraite n’ont pas été remplacés et 20 % des spécialistes. La situation est particulièrement tendue pour les gynécologues, les ophtalmologues, les psychiatres, les dermatologues…

Pourtant, cette désertification médicale n’est pas forcément une fatalité : « Depuis 2010, on a des promos à 600 internes en Ile-de-France, c’est un niveau logiquement suffisant pour assurer un renouvellement s’ils arrivent à s’installer », insiste Bruno Silberman, radiologue et président de l’URPS.

« Le coût de l’installation en Ile-de-France est plus cher qu’ailleurs pour les raisons que tout le monde connaît, le prix de l’immobilier principalement qui est le premier frein à l’installation des médecins, explique-t-il.

A Viroflay (Yvelines) par exemple, cette ville plutôt cossue a perdu 33 % de ses effectifs de médecine générale depuis 2009, ce qui représente aujourd’hui une densité de six médecins pour 10000 habitants. La mairie a donc acquis un cabinet médical pour un montant de 912 000 euros afin de le louer à des tarifs attractifs à de nouveaux professionnels de santé, avec l’aide de 595 000 euros de subventions auprès du conseil départemental des Yvelines et de l’agence régionale de santé.

Mais l’argent ne fait pas tout. Il faut encore compter sur l’évolution des conditions de travail désirées par les jeunes médecins. « La nouvelle génération préfère travailler en équipe, explique Bruno Silberman. Et puis il faut noter un changement de comportement : beaucoup ne veulent plus faire de journées à rallonge, tout sacrifier au métier mais se garder des moments pour eux ou leur famille. Pour remplacer les heures réalisées par un médecin qui part en retraite, il faut aujourd’hui compter 1,5 à 2 praticiens. »

Le manque de médecin est quasiment général sur le territoire et plus ou moins important selon la spécialité. Cela est dû au numerus clausus limitant le nombre de médecins pouvant pratiquer. Ne pas oublier que certains professionnels de la médecine générale ne pratiquent plus les visites à domicile.

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