En France, Il y a eu entre 2 900 et 3 200 pédocriminels au sein de l’église catholique
Mise à jour le 06-10-2021 – Il y a eu « entre 2 900 et 3 200 pédocriminels », hommes – prêtres ou religieux – au sein de l’Église catholique en France depuis 1950, a déclaré dimanche 3 octobre à l’AFP Jean-Marc Sauvé, le président de la Commission qui enquête sur la pédocriminalité dans l’Église. Des chiffres vertigineux.
« Il s’agit d’une estimation minimale », fondée sur le recensement et le dépouillement des archives (Église, justice, police judiciaire et presse) et sur les témoignages reçus par cette instance, a-t-il ajouté. À titre de comparaison, il y a eu quelque 115 000 prêtres ou religieux au total sur cette période indique francetvinfo.fr
Après deux ans et demi de travaux, la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase) rend mardi les conclusions, dans un rapport, qui annexe comprises, montera finalement à « 2 500 pages », a-t-il précisé.
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Le rapport donnera un état des lieux quantitatif du phénomène, et notamment du nombre de victimes. Il comparera la prévalence des violences sexuelles dans l’Église à celle identifiée dans d’autres institutions (associations sportives, école…) et dans le cercle familial.
La commission évaluera également les « mécanismes, notamment institutionnels et culturels » qui ont pu favoriser la pédocriminalité et listera 45 propositions pour lutter contre le phénomène.
C’est un chiffre glaçant. En France 216 000 personnes ont été victimes d’agressions et de violences sexuelles commises par des clercs ou des religieux catholiques, alors qu’elles étaient mineures, entre 1950 et 2020. Leur nombre grimpe même à « 330 000 si l’on ajoute les agresseurs laïcs », toujours sur la même période.
Pour établir ce bilan, dévoilé publiquement mardi 5 octobre, la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase) s’est appuyée sur une vaste enquête menée par l’Inserm. Celle-ci a été conduite entre novembre 2020 et janvier 2021 sous la direction de la sociologue Nathalie Bajos, directrice de recherche à l’Inserm et à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS).