Des apiculteurs contraints de brûler leurs ruches. Un bûcher encore ardent d’abeilles trône sur le terrain de Thomas et Claire, apiculteurs en Bretagne, contraints de réduire en cendres «90 % de leurs ruches et une année de production ».
En France, la production de miel a été divisée par trois, à un peu plus de 10 000 tonnes par an et le nombre d’apiculteurs – amateurs et professionnels confondus – était de 85 000 en 1995, contre 70 000 (dont 2 000 professionnels) en 2017.
Le couple d’apiculteurs a entamé des démarches pour obtenir d’éventuelles compensations mais n’a pu faire analyser leurs ruches, « on s’y est pris trop tard et c’est trop cher ».
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« Ce qui est terrible, déjà que l’on subit un traumatisme avec nos abeilles mortes, c’est un vivant, c’est pas des objets qui sont partis, et l’on vous dit +c’est à vous de le prouver+, c’est le monde à l’envers », s’insurge Claire.
En ce sens, le tribunal de l’Union européenne a confirmé le 17 mai les restrictions d’utilisation imposées en 2013 à trois néonicotinoïdes sur sept -clothianidine, thiaméthoxame et imidaclopride- à toutes les cultures en plein champ et non plus seulement aux cultures sous serre. « Il va falloir un arrêt des pesticides, acté noir sur blanc », assure Thomas. « Il va bien falloir préparer notre hiver, car cela risque d’être un autre hiver terrible ».